Les pièces de rechange des véhicules non fabriquées dans leur pays d'origine ne seront plus admises en Algérie, et ce, à compter du 2 novembre prochain, a affirmé hier le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Lors d'un regroupement avec les cadres de son département, le ministre a annoncé que désormais « aucune pièce de rechange ne sera admise en Algérie à partir du 2 novembre si elle n'est pas achetée dans son pays d'origine ». Cette interdiction, d'après le ministre du Commerce, est motivée par le souci de lutter contre le phénomène de la contrefaçon qui a gangrené plusieurs secteurs. Le ministre a précisé que cette mesure, visant à lutter contre l'importation des pièces détachées contrefaites, notamment auprès des pays asiatiques, ne concerne pas les pièces de rechange fabriquées sous licence dans d'autres pays. Les importateurs doivent être titulaires d'un certificat attestant que les pièces en question ont été fabriquées sous une licence attribuée par la maison mère. Les services des douanes se collent la mission de bloquer les importations de pièces de rechange qui ne répondront pas aux normes exigées, d'après le ministre qui ne souffle mot, cependant, sur l'insuffisance des moyens mobilisés afin que cette mission soit accomplie sans la moindre défaillance. 81% des pièces détachées sont importées depuis la Chine, la France, l'Italie, la Corée du Sud et l'Allemagne. La Chine est classée sur le point culminant de la pyramide des cinq pays. Les importations auprès des pays arabes représentent 2% de ce marché et proviennent notamment de Tunisie, des Emirats arabes unis et du Maroc. Durant l'année dernière, les services de contrôle de conformité ont saisi 13 160,61 t de pièces détachées non conformes, d'une valeur globale de plus de 5,6 millions de dollars. Le volume global des importations de pièces détachées a atteint en 2008 la barre des 44 256,08 t d'une valeur de 29,1 millions de dollars. Les pièces bloquées ont été saisies pour défaut d'étiquetage, absence de marque (anonymes). Le volume recensé pendant le 1er trimestre de l'année en cours est au même niveau que celui enregistré lors de la même période de l'année écoulée. Le ministre du Commerce a fait comprendre récemment que des correspondances seront adressées à tous les constructeurs automobiles afin de déclarer leurs normes et les spécificités techniques de leurs pièces aux autorités algériennes en charge de la lutte contre la contrefaçon. Les responsables algériens semblent prendre conscience de la gravité du phénomène de la contrefaçon, à l'origine de milliers de morts sur les routes algériennes. Une moyenne de 4000 morts et de 60 000 blessés sont causés annuellement par des accidents de voiture. Pour cause, l'on a signalé la contrefaçon qui gangrène le marché de la pièce de rechange. Pourtant, les textes réglementaires de lutte contre la contrefaçon existent depuis 2002, mais le phénomène des pièces non conformes continue depuis à prendre une proportion inquiétante. Les autorités en charge de ces questions entendent aussi interdire la circulation des voitures de plus de trente ans d'âge. Serait-elle la solution idoine capable pour mettre un terme au terrorisme routier ? La question s'impose.