«Pour la prise en charge de nos problèmes, nous avons installé un comité de village, mais à cause de la sourde oreille des autorités locales, il s'est décomposé sans aucun résultat», disent-ils. Le chemin de wilaya, qui traverse le village d'El Braret, est dans un état impraticable. Et c'est à partir de cette route justement que les ennuis des citoyens ont commencé. «Depuis l'indépendance à ce jour, ce chemin pourtant wilayal, n'a été goudronné qu'une seule fois», ajoutent-ils. Pour se rendre vers n'importe quelle destination, les habitants sont contraints de rejoindre à pied l'intersection qui relie le village à la RN24, soit, à une distance de 3 km, pour espérer prendre un fourgon de transport de voyageurs en provenance de la commune voisine (Afir). «Le fourgon arrive rarement à cet endroit avec une place vide, surtout durant l'année scolaire», déclarera un père de deux lycéens scolarisés à Dellys. «A cause de l'impraticabilité de cette route, nos lycéens et collégiens n'ont d'autre choix que de rester chez eux en hiver», ajoute-t-il. Malheureusement, les travaux de revêtement dont les villageois parlent, n'ont duré que le temps d'un «rêve». Car après leur achèvement, des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région (fin de l'année 2007) et à cause de l'inexistence de caniveaux, ce chemin a retrouvé son état de dégradation et d'impraticabilité. La situation s'est donc empirée. Tout le long de cette route, les canalisations du réseau d'AEP, pourtant à une bonne profondeur, sont totalement déterrées. A chaque fois qu'ils sollicitent les autorités locales pour revêtir ce trajet, les villageois sont déçus. Les responsables leur disent : «Il s'agit d'un chemin de wilaya, l'APC et surtout par manque de moyens financiers, ne peut rien faire, sauf de saisir officiellement les services de la wilaya.» Pour ce qui est de réseau d'assainissement dans cette bourgade, il est tout simplement inexistant. A défaut de raccordement au réseau d'assainissement principal, les villageois se débrouillent comme ils peuvent. Ils sont donc contraints de recourir à d'anciennes pratiques, c'est-à-dire la réalisation des fosses septiques. «Celles-ci représentent non seulement une menace pour la santé mais aussi une source de nuisance», d0ira un ancien émigré. «Croyez-moi qu'il existe des foyers, qui n'ont même pas d'endroit pour creuser une fosse septique, je vous laisse donc imaginer leurs solutions», ajoutera-t-il. Côté santé, ici les habitants se plaignent de l'absence d'un centre de santé. Pour un changement de pansement ou une injection, le malade doit se déplacer jusqu'au chef-lieu de la commune, chose qui n'est aisée pour tous. Un retraité nous a déclaré «pour un traitement post-opératoire, j'ai dû emmener ma femme chez mes beaux- parents à Tigzirt, pour qu'elle soit proche d'une salle de soins. Ici elle n'aurait pas pu terminer son traitement, comme cela a été le cas pour plusieurs malades». En matière d'habitat, les citoyens rencontrés nous ont fait savoir que des demandes d'aide à la construction rurale ont été adressées à l'APC «à l'exception d'un seul cas, aucune autre demande n'a été satisfaite depuis plus de trois années», disent-ils. Selon eux l'opération serait bloquée au niveau de la mairie. Un responsable du service social de la localité, contacté à ce sujet, dira «il ne s'agit nullement d'un blocage ou quoi que ce soit de cette nature, mais c'est le fait que notre commune soit cadastrée qui pose problème. Pour bénéficier de cette aide, l'intéressé doit joindre à son dossier un acte de propriété authentique et non pas un certificat de possession», explique notre interlocuteur. Et pour illustrer ses dires, il nous a précisé que sur les 288 demandes enregistrées à leur niveau, la commission chargée de l'étude des dossiers n'a octroyé que 11 aides. Pour les titulaires d'un acte de propriété seulement.