Les habitants du village Tifaw, dans la commune d'Aït Yahia Moussa, daïra de Draâ El Mizan à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, ont affiché leur crainte quant aux risques de maladies à transmission hydrique (MTH), en raison de l'absence d'un réseau d'assainissement dans leur village. En effet, les eaux usées de ce village, qui sont évacuées dans une fosse septique collective, ont fini par déborder dans la nature, ce qui constitue aujourd'hui, selon les villageois, une véritable menace pour la santé. Selon ces derniers, deux enfants du village ont été hospitalisés dernièrement au CHU Nedir-Mohamed, suite à un virus causé par ces eaux usées. Par crainte d'une propagation de ce genre de maladies, les citoyens de Tifaw ont fermé, mercredi dernier, le siège de la mairie de leur commune, afin d'alerter les services de l'APC sur les dangers encourus. «L'unique fosse septique qui fait office de réceptacle des eaux usées pour tout le village est aujourd'hui débordée. Ce qui fait qu'il est devenu un grand égout à ciel ouvert avec tous les risques que cela peut causer à la santé des habitants», s'insurgent les citoyens de ce village qui disent craindre pour leur vie, surtout en cette période de grandes chaleurs et où les MTH sont légion. De leur point de vue, l'APC doit trouver une solution à la question d'opposition qui freine la réalisation d'un réseau d'assainissement, car il est impossible de continuer à voir tout un village dépendre d'une seule fosse septique commune. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que les habitants de Tifaw procèdent à des actions de rue afin de faire entendre leurs voix. Le 19 mars dernier, les mêmes villageois et ceux du village voisin de Hellil, avaient choisi cette date symbolique, qui coïncide avec le 55e anniversaire de la Fête de la victoire pour procéder à des actions de rue en recourant à la fermeture la RN 25 ,reliant leur commune au chef-lieu de wilaya, et le blocage de l'accès au siège de leur mairie. Deux actions qui ont complètement paralysé leur commune durant quatre jours et à travers lesquelles les protestataires ont réclamé la prise en charge de leurs revendications. Il s'agit, notamment, de la réalisation d'un réseau d'assainissement, le revêtement de la route et le raccordement de nombreux foyers en électricité. Alertée par cette action d'envergure, une délégation officielle composée de tous les services concernés s'était rendue sur les lieux pour faire un constat des lieux et établir les fiches techniques concernant lesdits projets. Promesses ont été données aux citoyens de Tifaw quant à l'entame des travaux des différents chantiers, «mais deux mois après, rien n'est encore fait», déplorent les villageois.