La présence de salle des fêtes dans le tissu urbain ne laisse pas de faire réagir. C'est le cas des voisins de la salle qui devrait ouvrir à la cité Si El Houès de Aïn Taya. Les riverains ont fait circuler une pétition pour fustiger le propriétaire, mais surtout les autorités locales qui « tardent à réagir ». « Ce n'est pas tant la personne qui nous pose problème, c'est le fait qu'il ouvre une salle qui causera des désagréments aux voisins. Si c'était une infrastructure d'utilité publique, notre réaction aurait été autre », indique, amère, Mme Bouzenad. Pour elle, les autorités sont prises « en flagrant délit de complicité ». « Même l'enquête de commodo et incommodo a été affichée, mais aussitôt déchirée. Deux fêtes ont déjà été organisées et c'était une vraie cohue », signale-t-elle. « Je travaille à l'autre bout de la ville, je fais 60 km et je viens toujours me reposer ici. Cela ne sera plus le cas. Ma chambre donne sur le parking de la salle des fêtes. En plus du tapage, notre intimité s'en trouve touchée », signale un occupant d'un appartement situé en face du parking et qui affirme que les voisins seront contraints de vivre « reclus, fenêtres et volets clos de jour comme de nuit ». Les pétitionnaires signalent aussi l'existence des urgences de l'hôpital de Aïn Taya dans le périmètre de la salle. « Si je m'en tiens aux termes du décret exécutif n° 93-184 du 27 juillet 1993, le niveau sonore maximum admis dans le voisinage des établissements hospitaliers est de 45 dB en période diurne, la salle dépasse cette norme avec 60 dB. L'accès au parking se trouve à quelques mètres de l'hôpital. Le décret exécutif n°5 du 4 juin 2005 fixant les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissement est tout aussi bafoué. Le ministère de la Santé doit intervenir », souligne Mme Bouzenad. Le propriétaire des Six Palmiers assure être dans son bon droit : « Tous les essais d'insonorisation et les mesures de bruits émis par la salle ont été faits, le constat établi par Verital en est témoin. Au lieu des 70 dB, notre établissement émet en-deçà de cette norme. Cela fait tomber en ruine les assertions des voisins. Invités, le maire et le wali délégué sont repartis satisfaits », indique M. Yahiaoui, gérant de la salle qui affirme faire l'objet d'une « cabale » de la part de gens qui n'ont même pas de titre de propriété. Selon lui, le parking de son établissement pourra recevoir tous les véhicules. « 60 places sont mises à la disposition des invités qui peuvent s'installer dans un compartiment en retrait. L'hôpital ne sera pas touché », assène-t-il. Le P/APC de Aïn Taya dira que « la salle est une fierté de la commune. Le gérant a eu son autorisation. Les voisins le jalousent », signale-t-il.