Nonobstant l'existence d'un arrêté communal régulant le marché des fruits et légumes et malgré la désignation d'une aire pour les marchands, il n'en demeure pas moins que la petite ville de Souk el ténine, dans la daïra de Maâtkas est devenue particulièrement durant ce mois de Ramadhan un véritable bazar. En effet, devant le laxisme des pouvoirs publics, quelques marchands de l'informel (fruits et légumes, pains et autres produits) ne se sont aucunement embarrassés pour tout bonnement squatter les trottoirs, voire même une partie de l'artère principale de la ville, au grand dam des automobilistes et des piétons. Il faut dire que cette pratique pourtant dénoncée à l'unanimité continue curieusement à s'étendre et chaque jour que Dieu fait, on trouve d'autres jeunes qui arrivent pour s'installer en toute quiétude. «Bien fait pour nous autres citoyens, car si on boudait leurs produits, il s'en iront tout bonnement. Quelque part nous sommes tous coupables», dira fort à propos un père de famille téninois. Il convient de souligner que cette municipalité dispose déjà d'un marché bi-hebdomadaire très archaïque, voire anarchique. Il se tient les lundis et jeudis en plein centre-ville, créant du coup d'inextricables embouteillages à longueur de journée. Les élus prétextent cet état de fait par l'absence d'un terrain susceptible de contenir ce marché pour son éventuel transfert, mais aussi de l'absence d'un service de sécurité et d'ordre dans la commune. C'est dire que pour l'heure, c'est quasiment une bourgade livrée à elle-même. Le renvoi aux calendes grecques du projet d'une rocade pour cette ville autrefois sympathique et accueillante est également pour beaucoup dans cette abracadabrante anarchie.!