Une commission de suivi et de mise en œuvre du nouveau système comptable et financier vient d'être instituée au niveau du ministère des Finances. Son but principal est de baliser le terrain à l'adaptation du plan comptable et financier algérien aux normes universelles. Cette adaptation, prévue initialement pour 2009, vient d'être ajournée pour qu'elle soit mise en œuvre à compter de l'année 2010, avons-nous appris auprès de l'Ordre des experts-comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés, lors d'une journée d'étude organisée jeudi à Alger. Intervenant à cette occasion, le président de cette organisation, Mohamed Lamine Hamdi, a estimé d'emblée que la profession de comptable est confrontée désormais à un double défi, mais non des moindres. Le premier consiste à mettre en œuvre le nouveau système comptable et financier qui suppose, selon lui, l'application de nouvelles normes et de nouvelles pratiques. « C'est une remise en cause de notre manière de travailler », relève M. Hamdi. Second défi : « Les professionnels sont confrontés à un intérêt crucial qui consiste à réformer la profession comptable, de plus en plus vulnérable et soumise aux manipulations », fera remarquer sur sa lancée le président de l'Ordre des experts- comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés. La mise en marche du nouveau système comptable et financier devra s'articuler sur plusieurs axes. Il s'agit, en premier lieu, de former une armée de professionnels aux nouvelles normes comptables et financières, universellement admises. L'Algérie est très en retard en la matière. L'un des axes importants de cette mise en œuvre consiste à assister les entreprises algériennes au passage à ce nouveau système. Des commissions seront créées afin, dit-on, de mieux gérer cette transition au sein des entreprises. « Nous appelons à l'amplification des actions de formation par leur décentralisation », dira le chef de file des comptables, Mohamed Lamine Hamdi. Pour la seule région centre, qui regroupe 11 wilayas, les besoins de formation s'élèvent à quelque 3000 professionnels et 6000 stagiaires, si l'ont tient compte des chiffres fournis, jeudi, par le président du Conseil régional centre, M. Allouache. Selon lui, il a été procédé à la constitution de 20 groupes de formation de formateurs et la création de 5 pôles de formation au niveau national. Les besoins de formation sont estimés dans la totalité à près d'un demi-million de professionnels, si l'on se réfère aux déclarations de M. Hamdi (lire l'entretien). Sur le terrain, l'adaptation du plan comptable et financier algérien aux standards universels semble être quelque peu freinée par plusieurs difficultés. Les entreprises algériennes, les institutions et les administrations souffrent d'un manque flagrant d'instruments nécessaires pour réussir le passage aux normes comptables internationales. L'économie informelle et l'évasion fiscale viennent s'ériger comme un obstacle de plus qui freine l'application des normes IFRS. Celles-ci s'avèrent être difficilement applicables dans les entreprises et les administrations algériennes réputées peu transparentes.