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« Nous devons former près d'un demi-million de professionnels » Mohamed Lamine Hamdi. Pdt de l'Ordre des experts-comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés
La mise en œuvre du nouveau système comptable et financier devrait intervenir à compter de l'année 2010. L'adaptation du plan comptable algérien aux normes universelles est confrontée à plusieurs difficultés. Pensez-vous que les délais d'entrée en vigueur seront respectés ? Nous sommes en train de faire tout ce qui est possible pour que nos professionnels et aussi nos entreprises et tous ceux qui opèrent dans le domaine soient à jour par rapport à cette date. Il faut rappeler qu'il s'agit d'une tâche particulièrement très lourde. C'est aussi une responsabilité très importante dans la mesure où il faut mettre en place un nouveau système comptable, chose qui n'est pas aisée eu égard au nombre d'entreprises dont nous disposons ainsi que le nombre des professionnels à former, ceux chargés de certifier et/ou d'établir les comptes et ceux activant au niveau des entreprises et des institutions administratives, à l'instar des impôts. Au niveau du Conseil national de comptabilité, nous avons adhéré à toutes les actions initiées par le ministère des Finances et nous avons mis à la disposition de l'institution, qui vient d'être mise en place et qui est chargée du suivi de tous nos professionnels et nos formateurs. Nous nous sommes engagés également à lancer tous azimuts une opération de formation de formateurs au profit de nos professionnels. Cependant, nous demandons, compte tenu du nombre important des gens à former, qu'il y ait du lest pour l'ensemble des opérateurs concernés par cette formation, car il ne s'agit pas d'une opération destinée à être monopolisée par une telle ou telle institution. Il faut également un cadre d'orientation et d'organisation afin de mener à bon port cette mission. Les besoins de formation semblent être énormes, compte tenu du nombre important des professionnels à former aux nouvelles normes comptables et financières… Nos besoins de formation sont extrêmement importants. Ceux que nous avons pu évaluer dans le cadre de nos professionnels sont de l'ordre de plus de 12 000, stagiaires compris. A cela s'ajoute une véritable armée de professionnels opérant au sein des entreprises et des institutions administratives. Nous les avons évalués à près de un demi-million (500 000) de professionnels à former. Vous remarquerez donc que ce n'est aucunement une tâche facile. Je voudrais que nos actions soient menées d'une manière régulière et sereine pour que la mise en application du nouveau système comptable et financier soit également bien faite. Il faudra que les uns et les autres aient une maîtrise parfaite de ce système. Une mise en application réussie nous permettra d'assurer une bonne vulgarisation, un bon usage et une bonne visibilité des états financiers et une très large diffusion au profit de notre économie et des intervenants, à l'instar des investisseurs. L'adaptation des nouvelles normes comptables et financières semble être confrontée à d'autres difficultés si l'on tient compte des doléances émises par vos professionnels. Pouvez-vous nous résumer certains de ces obstacles ? Il est certain que la principale difficulté est celle de former toute cette armée de professionnels, mais il existe aussi d'autres difficultés d'ordre technique surtout. Il s'agit, entre autres, de l'adaptation des systèmes informatiques. Il faudra une maîtrise pour assurer une intermédiation entre les professionnels et les informaticiens. Nous mettrons à profit notre collaboration avec les pouvoirs publics, à travers le conseil national de la comptabilité et le comité de suivi et de mise en œuvre mis en place, pour surmonter la difficulté. La refonte de la profession comptable telle qu'elle est perçue par les pouvoirs publics semble ne pas être du goût des professionnels. Quel est votre avis à ce propos ? Effectivement, il y a toujours ce texte relatif à la réforme de la profession comptable qui fait l'objet de polémique et qui serait déjà au niveau de l'Assemblée populaire. Il est vrai que la refonte de la profession s'impose, mais en l'adaptant à toutes ces normes en application à travers le monde. Je l'avais dit et je le répète, si cette refonte doit se faire, elle doit impérativement tenir compte des principes fondamentaux sur lesquels se base la profession à travers le monde ; des fondements liés au respect de cette science, la conscience à travers le développement d'un niveau d'éthique et de déontologie suffisant pour assurer la crédibilité du professionnel. L'autre principe important, à plus d'un titre, est celui lié à l'indépendance des professionnels. Ce sont là les trois critères que nous espérons être pris en compte dans ce chantier de refonte. Je dirais aussi que cette réforme est venue dans un moment où nous sommes attelés à préparer la mise en œuvre de ce nouveau système comptable et financier qui est déjà, lui-même, une grande charge pour la profession et les professionnels. Néanmoins, je pense que nos professionnels sont disposés à faire face à ce double défi qui pointe à l'horizon. Je souhaite que cette réforme se fasse dans cette perspective de protection de notre économie. Vous croyez que ce premier texte est de nature à remettre en cause l'indépendance de la profession comptable et de ses professionnels ? Les textes que nous avons vus jusqu'à présent ne vont pas dans le sens de répondre aux préoccupations des professionnels et l'intérêt qu'ils développent pour la promotion de la profession. Nous attendons toujours à ce qu'on soit impliqués dans l'élaboration de ce texte qui devrait défendre en premier lieu l'intérêt des professionnels et principalement celui de notre pays.