Vingt-deux débits de boissons alcoolisées, dont des bars, des discothèques et autres complexes touristiques, implantés en majorité sur le Front de mer et en plein centre-ville, ont été mis sous scellés hier sur décision du wali de Annaba. Selon les victimes de cette décision, l'administration reproche aux uns la non-conformité du lieu du commerce, aux autres, l'absence de l'agrément et au reste le non-renouvellement des autorisations ou l'exercice dans une zone protégée. Cette « offensive » administrative intervient, faut-il le souligner, à quelques jours de l'ouverture de la saison estivale. D'aucuns à Annaba s'interrogent sur les desseins inavoués de cette mesure qui frappe de plein fouet l'activité touristique dans la coquette ville qui, plus, est à la veille des vacances. Sinon comment expliquer qu'un complexe touristique implanté en retrait sur une Zone d'extension touristique (ZET) soit concerné par cette mesure. Contacté, son propriétaire se dit en possession de 5 agréments de différentes commodités assortis de 2 autorisations préfectorales. « Bien que mon complexe touristique soit implanté à 3 km du premier voisinage, l'administration m'a exigé un certificat commodo-incommodo. Je demande l'avis de qui ? Mon établissement touristique est entouré uniquement de sangliers », ironisera-t-il, avant d'ajouter : « La loi régissant l'activité est mal interprétée. Elle ne concernera pas les complexes touristiques, mais les clubs avec attractions. Le wali de Annaba a été trompé. » Cette mesure intervient également après que la ville a été transformée en chantier pénalisant tous les riverains. Frappée de plein fouet par le chômage, Annaba accueillera encore plusieurs centaines d'autres chômeurs qui iront grossir les rangs de ses « hitistes » qui manifestent leur colère pratiquement chaque jour en fermant les routes et bloquant l'accès aux administrations communales. « Avec cette mesure, ce sont plus 1500 autres chômeurs, dont 400 artistes, qui perdront leur poste de travail. A ce rythme, il faut ajouter un millier de prestataires de services dont les taxis nocturnes qui verront leur recette considérablement réduite. » Contactés pour s'exprimer sur la question, des économistes précisent : « Contrairement à ses précédentes, cette saison estivale sera courte. L'arrivée du mois sacré du ramadhan en août et le retard enregistré dans l'ouverture de la saison à cause des travaux et par-dessus tout la fermeture des établissements touristiques et débits de boissons alcoolisées ne fera que pénaliser les touristes et les commerçants du secteur. » Pourtant, lors de son passage dans la wilaya de Annaba, le président de la république a appelé à fructifier l'activité touristique génératrice de richesses et postes de travail. « Nos voisins tirent la majorité de leur revenu de l'activité touristique. C'est un secteur très juteux », avait-il souligné en présence des autorités locales de la wilaya.