Lancé en mars dernier à Alger, le Programme d'appui à l'adéquation-formation-emploi-qualification (AFEQ), financé par l'Union européenne à hauteur de 90%, est en bonne voie. Hier, un atelier de travail et de vulgarisation de ce programme, auquel l'UE a alloué 10 millions d'euros, a été organisé au siège de l'entreprise Soficlef à Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès. Plusieurs responsables et cadres d'entreprises locales ont pris part à cet atelier qui s'inscrite dans le cadre de la 2e étape du programme. Une étape qui porte sur «le développement de méthodes de fonctionnement et d'outils de travail pour les commissions locales et les partenariats entre les entreprises et les centres de formation professionnelle dans les wilayas de Blida, Béjaïa et Boumerdès». Le contenu du projet et ses objectifs ont été détaillés par Bruno Garcia, un expert dans le domaine. Le programme vise, entre autres, à assurer une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi par une plus grande implication des entreprises et des secteurs économiques dans la formation et l'insertion des jeunes. Selon lui, AFEQ vise surtout à «soutenir» la politique de l'Etat algérien en la matière afin de réduire le taux de chômage qui touche notamment les jeunes diplômés. Le choix de Soficlef n'est pas fortuit, car cette entreprise contribue énormément à la formation des jeunes inscrits au niveau des CFPA de la région en leur assurant des stages pratiques pour leur permettre de s'intégrer aisément dans la vie professionnelle. «Actuellement on a 80 stagiaires et plusieurs d'entre eux seront recrutés par notre entreprise à la fin de la formation», a précisé un cadre de Soficlef, une société leader dans la fabrication des outillages électroportatifs, quincaillerie et autres accessoires. Des opérateurs ayant participé à l'atelier ont mis en avant le déphasage entre certaines formations et le monde du travail, en souhaitant bénéficier de AFEQ qui constitue «une réelle opportunité pour la promotion de l'employabilité et une meilleure implication des entreprises dans l'insertion des jeunes». Le directeur de la formation professionnelle, Saadna Sadek, s'est félicité du lancement de ce programme, rappelant que la mise en adéquation des formations avec les besoins du marché du travail est l'une des priorités de la politique des pouvoirs publics en la matière. Pour rappel, les statistiques établies par l'ONS concernant la formation et l'emploi en Algérie font ressortir de grandes disparités selon l'âge, le niveau d'instruction et le genre. «Chez les jeunes, le taux de chômage est trois fois plus élevé que celui des adultes et atteint 29,9%. Chez les sortants de l'enseignement supérieur, il atteint le double du taux national, soit 20% et dépasse les 26% dans certaines spécialités (sciences humaines et sciences sociales) où les filles sont majoritaires», lit-on sur le portail de AFEQ. A noter enfin que la 3e et dernière étape du programme portera sur le développement des capacités d'un échantillon de structures université-entreprise et de nouveaux services d'insertion des jeunes diplômés dans les wilayas d'Oran, Ouargla et Alger. Le projet devrait s'achever en septembre 2020.