Le chômage touchant les jeunes primo-demandeurs d'emploi a atteint, en 2017, 63%. Par ailleurs, les diplômés du supérieur sont deux fois plus nombreux (26%) à subir le chômage que les diplômés issus de la formation professionnelle (13%). Ces indications ont été fournies par Fodil Zaïdi, directeur général de l'emploi au ministère du Travail, à la clôture d'un séminaire consacré au lancement d'un "Programme d'appui à l'adéquation-formation-emploi-qualification (Afeq)", organisé jeudi dernier à l'Ecole supérieure du tourisme, à Aïn Benian. Le taux de chômage global a enregistré, lui, une diminution en septembre 2017 de 11,7%. Quant au nombre de chômeurs, il a été estimé à 1,44 million de personnes en septembre 2017. Le chômage a atteint 9,4% chez les hommes et 20,7% chez les femmes, tandis que des disparités significatives sont observées selon l'âge, le niveau d'instruction et le diplôme obtenu. Ces chiffres signifient, entre autres, que l'inadéquation entre les demandes et les offres d'emploi est abyssale, de même que l'est le décalage entre la formation et les débouchés professionnels. Comment alors mettre en concordance la formation avec l'emploi ? Là est toute la question. Afeq, cité plus haut, va tenter de réduire le fossé qui sépare le monde de la formation et l'entreprise. Ce programme, avec une dotation financière de 11 millions d'euros, supportés à hauteur de 10 millions par l'UE et de 1 million par l'Algérie, fera en sorte qu'il y ait un rapprochement entre les structures de formation et celles qui créent de l'emploi. Prenant la parole à l'occasion de ce séminaire, John O'Rourke, chef de la délégation de l'UE à Alger, a souligné que l'Algérie "a jeté les bases" d'une nouvelle approche de l'employabilité, qui consiste à "rapprocher" les entreprises du système de formation professionnelle, estimant nécessaire d'instaurer un "dialogue permanent" entre l'université et l'entreprise. Et de rappeler l'importance primordiale de l'emploi, en particulier celui des jeunes. O'Rourke a ajouté que l'Union européenne accompagne la politique de lutte contre le chômage en Algérie et que cela revêt, pour l'Union, une "importance particulière". Présent également à cette rencontre, le représentant du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, s'est félicité du lancement de ce nouveau programme, qui vient s'ajouter à quelque 17 programmes sectoriels d'appui dont l'objectif est de mettre la formation en harmonie avec les besoins du marché de l'emploi en Algérie. Mokrani a, cependant, jugé "insuffisant" le financement de ce programme dont la mise en place constitue, du point de vue du ministre du Travail, une "réelle opportunité" pour la promotion de l'employabilité par une meilleure adéquation formation-emploi, et ce, à travers une plus grande implication des entreprises dans l'insertion des jeunes. Dans une allocution lue en son nom par l'inspecteur général du ministère du Travail, Mustapha Mouhoubi, Mourad Zemali a expliqué que ce programme vise essentiellement à assurer l'adaptation des qualifications aux exigences des offres d'emploi exprimées par le secteur économique, ainsi que l'adéquation entre la formation et l'emploi en matière de formation universitaire, professionnelle et par apprentissage. Youcef Salami