Annaba De notre bureau Ce qui a nécessité l'intervention des plus hautes autorités des deux pays et des déplacements en Espagne de hauts responsables algériens pour trouver un terrain d'entente. C'est ce que nous avons appris auprès de sources syndicales ayant requis l'anonymat. Les mêmes sources ont indiqué que c'est au lendemain du 31 décembre 2008 que les choses seront tirées au clair. Ainsi, seule la première évaluation des trois années d'exercice, en voie d'être finalisée, pourra déterminer si le partenaire ibérique a respecté les engagements pris lors de la signature du contrat d'association en 2005. Or, selon nos sources, tout porte à croire que Villar Mir aurait failli à plusieurs chapitres du pacte aussi bien en termes de préservation du niveau général de l'emploi existant que d'investissements. En effet, au plan social, ils sont 131 contractuels à durée déterminée à être menacés de chômage, malgré des années de service allant de deux à huit ans. En outre, les investissements promis par les Espagnols n'auraient également pas été concrétisés dans leur totalité. A ce propos, il y a lieu de rappeler qu'à la reprise puis la fusion des deux filiales phares de l'ex-groupe Asmidal, qui faisaient la notoriété de l'Algérie sur le marché mondial des fertilisants, à savoir Alzofert Arzew et Fertial Annaba, le partenaire espagnol s'était engagé à s'associer avec l'augmentation du capital à hauteur de 160 millions de dollars. Il s'était également engagé à injecter 167,5 millions de dollars au titre de nouveaux investissements devant s'étaler sur une période de trois années. La construction d'une nouvelle unité de production d'ammoniac de 410 millions de dollars était l'autre engagement qu'avait fait le partenaire espagnol et auquel s'ajoute celui de prendre en charge les dettes des deux filiales, à hauteur de 200 millions de dollars. En tout, les engagements financiers de Villar Mir s'élevaient à près d'un milliard de dollars. Pour ce qui est de la participation au capital social de Fertial, un ancien membre du conseil d'administration du groupe Asmidal a qualifié l'opération de «véritable aubaine» pour le partenaire espagnol tout en affirmant : «En plus du problème se rapportant à une importante provision, des prix plus qu'insignifiants du gaz appliqués par l'Algérie, Villar Mir a judicieusement profité des dispositions du code de commerce régissant la constitution des sociétés par actions, notamment en matière de libération des apports en numéraire. Parmi ces dispositions, il est stipulé que le nouvel actionnaire a la possibilité de libérer les apports par tranches de 25% et que le capital en numéraire doit être entièrement libéré dans un délai ne dépassant pas les cinq ans. Le partenaire espagnol avait profité de cette aubaine en procédant à la libération du ¼, soit 40 millions de dollars sur les 160 millions prévus. Un engagement financier qui lui avait suffi pour s'assurer le contrôle des actifs des deux filiales Fertial Annaba et Alzofert Arzew, propriété du groupe Asmidal. Les conclusions sont faciles à tirer à propos de la libération du numéraire restant.» Et d'ajouter : «En matières de bénéfices engrangés, même à 250 dollars actuels la tonne d'ammoniac, Villar Mir s'en sort toujours gagnant, d'autant qu'à un moment donné, les prix avaient atteint les 900 dollars/tonne sur le marché mondial. En cédant Fertial, l'Etat algérien avait opté pour le principe gagnant-gagnant. Or, la situation actuelle semble être tout autre pour l'ex-groupe Asmidal.» Pour avoir de plus amples informations sur tous ces problèmes, nos multiples tentatives de nous rapprocher des premiers responsables de Fertial et de la Société Holding Asmidal sont restées vaines. On nous a, à chaque fois, signifié qu'ils étaient en déplacement à l'étranger pour discuter du très épineux dossier groupe Asmidal. Ce dernier, qui alliait les capacités d'une véritable organisation (1 million de tonnes d'ammoniac, 825.000 de nitrate d'ammonium, 240.000 d'UAN, 800.000 d'engrais phosphatés et 40.000 t de STPP), a été réduit à une simple entité rentière. La société Holding Asmidal se limite aujourd'hui à engranger des dividendes sans pour autant participer à la prise de décision. Chose qui lui était pourtant permise au sein des puissantes International Fertilizer Industry Association (IFA) et Arab Fertilizer Association (AFA), où elle était un membre très influent. Et, ce sont son chiffre d'affaires de plus de 130 millions de dollars qu'elle réalisait annuellement et ses 3e et 7e places sur les marchés arabe et mondial de l'ammoniac et autres intrants fertilisants d'alors qui avaient toujours plaidé en sa faveur.