L'artiste algérien a participé avec sa célèbre toile World gold (Monde or), déjà présentée au Musée de l'art moderne (Mama) d'Alger lors de l' exposition «L'ascension de la lettre vers le ciel» organisée en avril 2008. Hamza Bounoua a exposé une trentaine de ses œuvres à la galerie Ghaf, la première à Abu Dhabi. Ouverte en 2006, Ghaf, orientée vers l'art contemporain, est propriété de Jalal Luqman, spécialiste en design et en art digital et de Mohamed Abdul Latif Kanoo, homme d'affaires passionné d'arts appliqués. «J'ai eu l'honneur de rencontrer Mme Houda Kanoo qui a assisté au vernissage de mon exposition. Cette dame est incontournable aux Emirats. Elle est sollicitée par tous les acteurs du monde des arts et des lettres», explique Hamza Bounoua. Houda Kanoo est responsable du groupe d'Abou Dhabi pour la culture et les arts. Elle chapeaute les activités artistiques de la région. Selon elle, l'œuvre de l'artiste algérien est une symbiose entre «les caractères orientaux» et «les éclats colorés du Maghreb». The National, le journal anglophone le plus coté des Emirats, estime que Hamza Bounoua s'exprime avec «un autre langage» artistique. «Ce ne sont pas les mots qui intéressent l'artiste mais la beauté des caractères arabes. Et ne lui dites surtout pas qu'il fait de la calligraphie», écrit le quotidien. A Dubaï, qui concurrence directement Abu Dhabi sur la scène artistique, Hamza Bounoua a présenté ses œuvres à Meem Gallery, l'une des plus célèbres de la ville. Elle est la propriété de la famille Kanoo qui est originaire du Bahreïn. Bien installé dans le monde des affaires aux Emirats et à Oman, le groupe Kanoo est l'un des plus dynamiques dans la région du Golfe. Ses activités sont larges : transport maritime, tourisme, pétrole, services courrier. Mishal Hamed Kanoo et Sultan Sooud Al Qassemi, connus par les milieux financiers, sont les patrons de la galerie, laquelle est managée par le britannique Charlie Pocock, un marchand d'art (art dealer) à la notoriété établie au Moyen-orient et dans les pays du Golfe. Il a aidé plusieurs artistes arabes contemporains comme le Tunisien Nja Mahdaoui, la Jordanienne Mona Saudi, l'Algérien Rachid Koraïchi ou l'Egyptien Ahmed Moustafa. Professeur auprès du Prince of Wale's Institute of Architecture, Ahmed Moustafa, dont les recherches sur l'art islamique font autorité, est responsable du Centre de recherches sur l'art et le dessin arabes Fe-Noon de Londres. Nja Mahdaoui est, lui, considéré comme l'un des meilleurs calligraphes arabes actuels. Ses œuvres sont, à titre d'exemple, exposées au British Museum. Charlie Pocock a donc permis à Hamza Bounoua à monter une exposition qui a attiré du «beau monde» à Dubaï. «Hamza Bounoua est venu à Dubaï présenter une image décomplexée de l'école de l'abstrait, laissant parfois le vide jouer son rôle visuel et parfois il encombre ses toiles de lettres qui rompent avec les règles établies de l'écriture arabe», écrit le journal Al Watan. La presse émiratie a souligné la richesse d'inspiration du peintre : berbère, islamique, soufie, andalouse. Le site spécialisé ChinarTree ajoute Hamza Bounoua à la liste des adeptes de l'école esthétique d'Al Hurufiya. «Dans son ensemble, les critiques ont favorablement accueilli mes travaux. J'ai été inondé par des demandes d'achat de mes toiles. Ce qui me désole est que le Mama n'a jamais exprimé un intérêt pour l'acquisition de mes tableaux, en dépit d'une demande faite publiquement par la ministre de la Culture», regrette Hamza Bounoua. L'artiste, installé à Koweït City depuis six ans, prépare actuellement une autre exposition à Londres. Il a déjà exposé au Brésil, au Canada, au Bahrein, en Jordanie et en Bosnie. Formé à l'Ecole des beaux arts d'Alger, Hamza Bounoua, 29 ans, est connu par un travail pictural usant de tous les supports, comme le verre, le bois ou le plexiglas, et qui n'hésite pas à adopter la forme verticale à la manière chinoise. Le bleu, le rouge, le noir et le brun sont fortement présents dans ses travaux dans lesquels les lettres arabes prennent des allures humaines, parfois célestes et lumineuses. «Je suis comme Salvador Dali, je n'ai pas d'explication à mes travaux», confie Hamza Bounoua. l'Espagnol Salvador Dali est le maître incontesté du surréalisme.