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“Je dis ce que j'ai vécu et ce que j'ai vu dans un langage télévisuel…” Brahim Ameur, réalisateur et scénariste du feuilleton “Bine El-Bareh Wel Youm”, à “Liberté”
Liberté : Comment l'aventure Bine el-bareh wel youm a-t-elle commencé ? Brahim Ameur : Vous savez, cela fait maintenant 13 ans que je vis au Canada. L'idée de faire un scénario sur le malaise de l'exil et les problèmes de couple liés à l'intégration dans une nouvelle société, m'est venue en 2002, lorsque mes amis proches et moi avons vécu certains évènements, source de mal-être au canadien. Aujourd'hui, je dis ce que j'ai vécu et ce que j'ai vu dans un langage télévisuel. Quel message avez-vous voulu faire passer à travers ce feuilleton ? Loin d'essayer de faire l'éloge ni de dénigrer la situation d'une communauté dans son parcours, ce feuilleton se veut un regard objectif de faits réels, il ne se veut ni analytique ni accusateur. Les statistiques démontrent que le divorce existe, que le malaise s'installe entre les membres de ces familles qui cherchent tant bien que mal à s'intégrer. C'est cela l'objet essentiel de la série. Dans cette dernière, j'ai suivi le parcours de certains membres de ces familles tout en exposant leur sensibilité, leur faiblesse et leur force à aller de l'avant pour réussir, aussi bien sur le plan familial que professionnel. Quel a été le challenge de cette aventure ? Il m'a fallu trouver un maître spécialiste de la caméra, mon choix s'était porté sur Allel Yahiaoui, qui a accepté d'être mon directeur photos. De plus, ses conseils, durant et après le tournage, m'ont été d'un grand secours, il a été une école, pour moi. Je le remercie pour sa précieuse contribution et son apport, à tous les niveaux techniques, dans la réalisation de cette production. Est-ce qu'une suite est en préparation ? Oui, il y aura, inch'Allah, une suite au premier feuilleton, qui suscite beaucoup d'intérêt, d'après ce que je vois. J'ai déjà commencé le travail avec un scénariste professionnel algérien qui a commencé à coucher sur papier mes idées sur la prochaine saison qui sera plus consistante, sur tous les points de vue : long de 34 épisodes ; sujets connexes plus variés ; mise en scène et dialogues plus recherchés ; équipe de collaborateurs plus élargie… et je ne vous apprends rien en vous disant qu'avec un budget plus grand, on peut mieux faire. Le tournage au Canada a dû être particulier pour les acteurs de la série, y a-t-il eu des anecdotes ? Oui bien sûr, de retour de Nyagara Falls, on roulait à vive allure sur l'autoroute, du coup, un policier nous a interceptés, on roulait tout de même à 140 km/h… Un des acteurs Rmimez s'est porté volontaire pour essayer d'amadouer le policier… pensant qu'un véritable acteur serait capable de lui jouer un rôle. Mais lorsque le policier se présente, pour parler à notre chauffeur, il le fait en anglais… du coup, notre brillant acteur s'est tu, il n'as rien pu dire, et pour cause, il ne parlait pas anglais ! On a fini par avoir une contravention salée sans aucune opposition. Vous avez un parcours professionnel riche, quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier ? Mon parcours dans la production artistique a débuté en 1998, lorsque j'ai commencé à produire des artistes (chanteurs et hommes de théâtre) algériens au Canada. J'ai commencé mon travail en collaboration avec des nationaux, sous des bannières telles Rania music, puis Fidèle Algérie, œuvrant à organiser des spectacles artistiques d'envergure, réunissant à chaque occasion plusieurs artistes sur un plateau des grandes salles de Montréal. (Tous les grands noms de la musique chaâbi, raï, kabyle et variété sont passés). Puis, vient l'idée de créer la maison de production La FAC. En plus de continuer à produire les artistes algériens à Montréal, nous nous sommes créé un autre objectif en parallèle, celui de produire les artistes algériens de Montréal en Algérie, produire des disques, des vidéos clips (Cheb Manou, Cheb Salem, Djamel Lahlou, Cheb Fayçal font partie du lot). Petit à petit, on a touché à la production télévisuelle et cinématographique (plus de 50 capsules de caméra cachée sont produites, dans lesquelles on a piégé plein d'artistes algériens connus, y compris Mourad Khan). Bine el-bareh wel youm est notre dernière production qui passe sur Canal Algérie, tous les jours en ce mois sacré.