Avant-hier, ils étaient plus d'une centaine de personnes, d'anciens militants du PPA et du MNA, de différentes régions du pays de France et de Malaisie à avoir fait le déplacement à Tlemcen pour se recueillir sur la tombe de hadj Ahmed Messali et se remémorer les instants indélébiles de la révolution. Le domicile de hadj Omar Lachachi, sur le boulevard des Marronniers, s'était transformé, l'espace de deux jours, en lieu de retrouvailles. « Il y a 35 ans décédait notre père dans des conditions que vous connaissez, cette commémoration se veut un acte de reconnaissance contre l'oubli… », entame, d'emblée, hadj Lachachi, révolutionnaire de la première heure. Ses anciens camarades de lutte, la plus part des septuagénaires, se sont permis de dépoussiérer les mémoires, certaines volontairement amnésiques : « On ne peut ignorer un pan important de notre histoire, sinon, ce serait manquer de respect à la nation algérienne. » Les moments n'étaient pas aux règlements de comptes, mais à la « réécriture » d'une partie de notre histoire. « Rien ne vaut les témoignages des hommes qui ont vécu avec Messali pour déterrer certaines vérités, rectifier certaines vérités… », disent ses anciens compagnons. L'événement a été clôturé par un communiqué signé de ses anciens compagnons de lutte où l'on peut lire : « Ce sont des retrouvailles contre l'oubli ! » Quand on se souvient que le fondateur du nationalisme algérien s'était vu refuser son passeport, au lendemain de l'indépendance, par des responsables plus jeunes que lui, ses disciples ! Mais bon, trêve de polémique ! Messali était là, chez lui, avec nous… Il n'aurait pas apprécié qu'on en polémique…