Une centaine de personnes environ se sont retrouvées, jeudi dernier, au cimetière chrétien d'El Madania, à Alger, pour se recueillir à la mémoire du chahid Henri Maillot, mort au combat le 6 juin 1956 à El Karimia, dans la région de Chlef, ex-Orléansville. Des compagnons du chahid, des moudjahidine et des moudjahidate étaient présents à la cérémonie à laquelle ont pris part des représentants de la société civile de l'Organisation nationale des moudjahidine et de nombreux citoyens. On a relevé également la présence du président du Conseil national économique et social, M. Babès et de M. Bouchama, ancien ministre. Une couronne de fleurs a été déposée par la moudjahida Djoher Akrour et le président de l'APC d'El Madania, ex-Clos Salembier où est né Henri Maillot. Les participants à ce recueillement ont tenu par cet acte à rendre hommage à tous ces martyrs d'origine européenne morts pour une Algérie libre et auxquels on a pas su rendre un hommage officiel à la plupart sinon à la la totalité d'entre-eux. Aucune rue ni édifice public ne porte le nom de Henri Maillot. Au cours de la cérémonie, des témoignages ont été apportés par des moudjahidine et des compagnons de l'aspirant Maillot qui déserta l'armée française avec un camion plein d'armes sur instruction du PCA début avril 1956. Un mois plus tard, le tribunal militaire d'Alger condamnera « l'officier félon », comme l'avait qualifié la presse coloniale de l'époque, à la peine de mort par contumace. Quelques jours après cette audacieuse opération, Henri Maillot a intégré un groupe de combattants de la liberté, initié par le PCA et constitué de paysans communistes dans la région de Beni Boudouane, dans la région d'Orléansville auxquels se sont joints des militants comme Maurice Laban, un ancien des Brigades internationales avec pour mission de mener des opérations contre les intérêts coloniaux. A l'époque, le PCA négociait avec le FLN l'intégration des communistes dans l'organisation FLN-ALN. Début juin 1956, le groupe de Maillot est « accroché » par les supplétifs du bachagha Boualam, appuyés par des militaires et des gendarmes français. Maillot, Laban, Belkacem un syndicaliste d'Oran, Zelmatt et Zerkaoui sont tués par les militaires français et les supplétifs du bachagha. Trois autres réussissent à s'échapper, parmi lesquels Mustapha Saâdoune de Cherchell, qui rejoindra le groupe du FLN installé sur les hauteurs de la ville de Cherchell.