Nord-Villepinte (France) De notre envoyé spécial La Russie a été à l'honneur cette année, avec deux entreprises spécialisées dans le machinisme, marque saillante de cet événement. La participation algérienne, plutôt discrète, se limite à quelques représentants des chambres de l'agriculture, nationale et régionales. «L'Algérie ne peut qu'intensifier sa participation à ce salon et chercher à en tirer le plus grand profit, mais cela ne se réalisera pas dans le court terme, vu l'état dans lequel se trouve le secteur. L'agriculture est vivrière et les exploitations ne dépassent pas quelques hectares, ne permettant pas souvent l'introduction de la machinerie comme partout ailleurs. C'est à peine si les agriculteurs utilisent des tracteurs vieux comme mathusalem et quelques autres machines pour l'irrigation toute aussi vieilles. Des expériences sont néanmoins possibles avec l'importation prochaine de vaches laitières, plus d'un millier, et la participation toujours plus importante des représentants de la Chambre nationale de l'agriculture», a relevé le représentant algérien d'une filière française spécialisée dans l'organisation des salons. Spécialisés dans la fabrication d'engins, des représentants d'entreprises européennes, surtout italiennes, ont exprimé le souhait d'investir le marché algérien. Lorenzo Mangeri et Stefano Alghisi, managers des sociétés DigiDevice et Agritech, installés dans le nord de l'Italie, nous ont assuré qu'ils pourraient participer aux salons de l'agriculture organisés en Algérie. «Le marché algérien nous intéresse. J'ai participé à des salons en Tunisie mais jamais en Algérie», relève Lorenzo Mangeri, manager d'Agritech, entreprise spécialisée dans la fabrication de silos. D'autres pays veulent aller de l'avant. Des domaines, comme la télégestion des superficies agricoles, attirent de plus en plus d'exploitants. «Cette méthode est réservée à notre seul pays. Nous travaillons en collaboration avec l'Institut géographique national (IGN) pour les cartographies, mais nous comptons nous investir à l'international», relève le représentant d'une société française. Le SIMA, rencontre biennale incontournable, est un rendez-vous d'affaires international également des éleveurs sélectionneurs. Près de 200 éleveurs – 500 bovins (50% allaitants – 50% laitiers) exposent durant 5 jours en continu. Des compétitions sont également organisées avec des prix à la clé. Les organisateurs assurent que les visiteurs nombreux, de France et d'ailleurs, trouvent un intérêt à ce salon, qui se déroule à Paris au Parc des expositions de Villepinte, région en retrait de Paris. Un nouveau hall, le 7, a été ouvert permettant à ce salon d'accueillir plusieurs exposants. Depuis plus de 30 ans, le Palmarès de l'Innovation marque les évolutions de la mécanisation agricole grâce à des participants sélectionnés et à un jury international d'experts reconnus. «En 2005, les Russes ont pu décrocher la médaille d'argent et, cette année encore, il reviennent à la charge avec deux exposants, pas beaucoup, certes, mais les visiteurs russes sont nombreux», relève une journaliste d'une agence russe. Faut-il rappeler que le taux de participation de l'Afrique-Maghreb n'est que de 3% ? Trop minime dans un domaine pourtant important pour des pays en développement, dont les gouvernants se complaisent dans la culture de la rente. Les Algériens auraient tout à gagner en s'y intéressant encore plus à l'avenir.