Des travailleurs de l'EPH (etablissement public hospitalier) Mohamed Boudiaf de Bouira, qui en compte 600, sont en conflit avec leur direction à propos d'un certain nombre de dispositions prises par le premier responsable. Il s'agit notamment de la fouille des fonctionnaires de l'hôpital à leur sortie du travail, de leur pointage et de l'installation des caméras de surveillance. Ainsi, à plusieurs reprises et depuis un certain nombre de mois, les sachets et les grands sacs des fonctionnaires sont fouillés parfois par des agents de sécurité ou par le directeur en personne, apprend-on auprès des concernés. Pour le directeur de l'EPH, M. Madjid Hammad, « cette fouille, qui n'est pas systématique, est réglementaire. Elle a toujours existé et partout ». De même que les personnes qui sortent les mains vides ne sont jamais fouillées, celles qui ont un petit sac à main non plus, déclare-t-il. « Je fouille quand je suspecte, et croyez-moi, à chaque fois j'ai raison de l'avoir fait », ajoutera-t-il. S'agissant des raisons de cette fouille, le directeur a préféré ne pas les divulguer « pour ne pas porter préjudice au personnel », selon lui. La semaine dernière, un agent vacataire a refusé de laisser fouiller son sachet malgré l'insistance du responsable. Il est connu de tous que la réglementation interdit à tout employé d'un hôpital d'accepter de la nourriture d'un malade ou de sa famille. Depuis le 10 mai courant, une femme de ménage, est suspendue pour avoir pris des fruits de parents d'un malade qui venait de décéder, apprend-on. Une autre employée a protesté et envisage de déposer plainte « parce que la fouille n'avait rien donné », selon elle. La question du pointage est également sujette à des divergences entre le directeur et les employés. Prévu, pour être assuré par une pointeuse électronique, les fonctionnaires rejettent ce système de contrôle de l'horaire du travail et préfèrent garder l'ancien système d'émargement qui n'enregistre pas fidèlement l'heure d'arrivée du travailleur et donc un éventuel retard. En raison de leurs missions et leur disponibilité à n'importe quelle heure de la journée et de la nuit, les médecins ne sont pas concernés par la disposition de pointage, ce que rejettent les autres fonctionnaires. Et la machine se trouve actuellement rangée dans un coin de l'hôpital. Le troisième point de cette adversité sont les caméras de surveillance que le premier responsable de l'établissement projette d'installer au niveau de trois endroits, à savoir l'administration, la cuisine et le pavillon des urgences. La section syndicale UGTA de l'hôpital ne l'entend pas de cette oreille. En effet, pour son secrétaire général, M. Kamal Lamri, « la fouille est illégale, les caméras ne sont pas autorisées et le pointage est fait pour le personnel administratif et non pour le personnel médical ». Il ajoutera « et s'il y a une loi qui dit le contraire, qu'on nous la remette ». Quant à la pétition que les travailleurs ont lancée en signe de protestation, le syndicaliste n'en a pas entendu parler. « S'il y a une pétition, nous attendrons que les travailleurs nous la remettent pour agir ».