Les villages situés au pied du Djurdjura, sur son flanc nord, ne disposent pour leur alimentation en eau potable que de quelques sources qui s'assèchent dès juillet. Depuis la mise à l'eau, en septembre dernier, du barrage de Koudiet Acerdoun, dans la wilaya de Bouira, les travaux de transfert pour l'alimentation de la zone sud de la wilaya de Tizi Ouzou en eau potable avancent à une bonne cadence, grâce notamment à la multitude de chantiers, lancés simultanément sur tout l'itinéraire qu'emprunteront les conduites principales. La première conduite, pratiquement achevée, permettra le transfert de l'eau du barrage vers Draâ El Mizan. Quant à la seconde, en cours de réalisation, elle reliera Draâ El Mizan aux Ouadhias en passant par Boghni. « Sont également en cours de réalisation par la même entreprise canadienne SNC Lavalin, trois réservoirs de 8000 m3, 5000 m3 et 16 000 m3, respectivement dans ces trois villes. En plus d'une station de pompage(SP5) dans la commune de Tizi N'Tleta (daïra des Ouadhias) », a indiqué M. Hamoudi Mourad, chef de projet Koudiet Acerdoun., pour la wilaya de Tizi Ouzou, affirmant qu'avec ce projet, « le problème d'eau dans le sud de la wilaya sera définitivement réglé ». Afin de faire bénéficier la population de toute la zone du sud de la wilaya, dès la mise en service du barrage, prévue en principe pour février prochain, la direction de l'hydraulique de Tizi Ouzou a pris les devants en procédant aux travaux de réfection de tous les réseaux de distribution. Ce que nous avons d'ailleurs constaté aussi bien à Bounouh qu'à Assi Youcef, les deux communes de Boghni, les plus touchées par le problème du manque d'eau. « Nous avons terminé les travaux de raccordement au réseau AEP des quatre villages que compte notre commune. Ainsi il ne reste plus aux citoyens que le branchement individuel des habitations qui sera suivi par la pose des compteurs », nous dit M. Benbelkacem, le P/APC d'Assi Youcef qui compte 17 000 h. Les villages de cette commune, situés au pied du Djurdjura, sur son flanc nord, ne disposent pour leur alimentation en eau potable que de quelques sources, et de quelques robinets publics, mais qui s'assèchent dès juillet. « Durant les grandes chaleurs, nous utilisons notre camion-citerne pour la distribution de l'eau pour les plus nécessiteux, dans les endroits inaccessibles de la commune », ajoute-t-il. Quant aux autres, ils doivent payer 800 DA la citerne de 2000 litres, puisée dans la commune de Mechtras, réputée pour son eau abondante et de bonne qualité, dont les innombrables sources, puits et forages approvisionnent encore aujourd'hui, une bonne partie du sud de la wilaya. A Bounouh, le problème d'alimentation en eau potable de ses 10 000 h, est d'autant plus complexe, que cette commune compte 23 villages, sur un vaste territoire des plus accidentés, de 27 km2. « Dès l'approche de l'été, c'est l'enfer pour nous avec un seul forage fonctionnel, et quelques rares sources, essentiellement au village de Halouane, nous faisons le tour des villages, avec nos deux camions-citernes, pour la distribution de l'eau », nous confie M. Makhlouf Rabah, P/APC de Bounouh. S'agissant de la réfection de l'ancien réseau AEP de la commune remontant à 1974, celle-ci est en cours de réalisation dans tous les villages, a-t-il ajouté, précisant, que 5 châteaux d'eau en plus des 6 existants seront prochainement réalisés, le choix des terrains étant déjà faits, de sorte à satisfaire tous les habitants de la commune. S'agissant du troisième volet de ce projet, dont les travaux sont en cours de réalisation par la direction de l'hydraulique, il consiste à raccorder la ville de Tizi Ghenif à partir de DEM, pour permettre l'alimentation des localités de l'extrême sud-ouest. Le barrage de Koudiet Acerdoun qui a déjà accumulé depuis sa mise en eau, 110 millions de m3 des 640 millions de m3 de sa capacité de contenance, alimentera également, rappelle-t-on, les wilayas de Bouira, M'sila, Médéa et Alger.