Avec ses potentialités incommensurables en matière d'élevage ovin/bovin, ses terres fertiles et ses vergers verdoyants, cette localité aurait mérité un statut autre que celui d'une arène. Le décollage économique de H'nencha, commune à vocation agropastorale, n'arrive toujours pas à se concrétiser, et les problèmes multiples auxquels sont confrontés les citoyens demeurent sans solution. A Sarsouf, El Guerriedj ou à Gabel Safia, pour ne citer que ces hameaux, l'eau se fait rare, le désenclavement demeure un vœu pieux et les enfants parcourent plus de 7 km pour se rendre à l'école d'El Betiha. Les habitants du chef-lieu de la commune ne sont pas mieux lotis. L'état lamentable dans lequel se trouvent les deux artères principales et ses agglomérations nouvellement bâties dans l'anarchie résument, à elles seules, toute la banqueroute de la gestion des affaires de la cité. Les sentiers marécageux l'hiver et poussiéreux l'été, les défaillances dans les réseaux d'AEP et de canalisation des eaux usées, une prise en charge médicale qui laisse à désirer, les retards constatés dans la réalisation des projets d'utilité publique, ainsi que les logements ruraux, le chômage et l'absence de l'électricité dans certaines mechtas sont à mettre sur le compte d'un blocage au sein de l'exécutif communal qui remonte à janvier 2008. Le P/APC-FLN y est contesté par six sur les neuf élus qui composent l'assemblée avec, comme chef de file, un autre élu de même obédience. Le transfert des prérogatives de la commune vers la daïra territorialement compétente a atténué la tension et réduit les rivalités, mais n'a pas pu produire les effets escomptés vu l'aspect tribal de la région et le cumul de problèmes hérités de la gestion antérieure de l'APC. Dix-huit mois après, l'opposition campe sur sa position et le maire refuse de jeter l'éponge, même en gérant avec des prérogatives réduites. Conséquence d'un choix peu judicieux des édiles du FLN, diront certains. Luttes intestines au sein du vieux parti, transportées vers les APC au su d'une mouhafadha qui se plait dans un interminable jeu d'équilibre sournois, diront d'autres. Avec ses potentialités incommensurables en matière d'élevage ovin/bovin, ses terres fertiles, ses vergers verdoyants, ses ressources hydriques et ses atouts touristiques indéniables, H'nencha aurait mérité un statut autre que celui d'une arène. Le décollage est-il, encore une fois, raté à H'nencha ?