Le nombre d'Organismes d'évaluation de la conformité (OEC), répondant aux normes internationales et accrédités par l'Organisme algérien d'accréditation (Algerac), est insignifiant. C'est le malheureux constat dressé par Noureddine Boudissa, directeur général d'Algerac. M. Boudissa, qui intervenait hier en marge de la célébration de la Journée mondiale de l'accréditation à Alger, a révélé que l'Algérie dispose seulement de deux laboratoires agréés (Citim et Cmtc de Boumerdès) par des organismes étrangers sur un ensemble de quelque 2000 laboratoires. Les organismes d'inspection et de certification sont carrément inexistants, ajoute-t-il. « Le travail à faire est encore énorme et le champ reste vierge », commente-t-il, en estimant que la retard accusé « n'incombe pas à ces mêmes laboratoires ». « Si on leur a expliqué les enjeux de l'accréditation, on ne serait pas aujourd'hui dans cette situation », déplore-t-il, sans pour autant jeter la pierre à telle ou telle partie. Pour y remédier, M. Boudissa souligne que son organisme réalisera prochainement un état des lieux de l'accréditation sur tout le territoire national .Ceci étant, il estime que son établissement ambitionne de délivrer 50 certificats d'accréditation à des laboratoires et autres organismes d'inspection et de certification au cours des 5 prochaines années. « Il faut avoir une adhésion massive de tous les opérateurs agissant dans le domaine de l'infrastructure de qualité. Il faut également que nous soyons prêts le jour où les accords avec l'Union européenne entreront en vigueur », insiste M. Boudissa, en rappelant que son organisme a enregistré 10 demandes d'accréditation, dont 4 sont sur le point d'être approuvées. « Les autres demandes sont à d'étude », a-t-il affirmé, en précisant que Algerac délivrera le premier certificat d'accréditation en juillet prochain. Le coût d'une opération d'accréditation varie entre 700 000 à 1,5 million de dinars, selon M. Boudissa. Un coût jugé d'ailleurs excessif par un intervenant. « On souhaite la reconsidération de l'opération accréditation par son aspect financier. Beaucoup d'entreprises n'ont pas les moyens », plaide-t-il. Ce n'est pas tout, puisque l'Algérie connaît également un déficit en matière d'experts capables de mener ce genre d'opérations de contrôle et de certification. « Le besoin en experts est énorme », note le DG d'Algerac, en affirmant qu'il est prévu la formation de pas moins de 250 évaluateurs qualiticiens et 500 experts techniques sur une période de 5 ans. Actuellement, Algerac dispose de 78 experts et de qualiticiens. L'orateur a souligné par ailleurs que son organisme a adhéré au projet jumelage institutionnel et PME II de l'Union européenne afin de renforcer l'infrastructure qualité en Algérie. Sur un autre chapitre, M. Boudissa attend toujours la création du fonds d'aide à l'évaluation. « Il faut des textes de lois », réclame-t-il. M. Ould Mohamedi, représentant du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, a indiqué, quant à lui, que le département de Temmar a revu à la hausse, de 50 et 80%, l'aide consentie par les pouvoirs publics en matière de certification.