Le réseau souterrain de tunnels menant vers les différents sites archéologiques de la wilaya d'Oran a été mis en service pour la première fois au profit des habitants et des touristes, a-t-on appris lundi de l'office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés. Le responsable des sites archéologiques auprès de cet office a indiqué à l'APS que ces tunnels érigés durant l'occupation espagnole à Oran viennent d'être ouverts pour accueillir la population désirant découvrir ce site historique resté depuis longtemps en état d'abandon. Ces ouvrages constituent l'entrée principale menant vers plusieurs monuments éparpillés à Sidi El Houari parmi lesquels la Casbah d'Oran qui résiste toujours aux vicissitudes du temps. L'office a programmé des sorties hebdomadaires vers ces tunnels qui sont un point de relais entre neuf forts et donjons dont la citadelle de Santa Cruz, le vieux fort et la tour de San Pedro. Ces vestiges ont été visités récemment par un groupe d'étudiants d'architecture de l'USTO et des touristes français, qui ont exprimé leur admiration pour ces tunnels dont l'entrée principale est classée patrimoine national depuis 1956. Cette entrée, baptisée autrefois « tambour San Jose », menant à ces tunnels, avait fait l'objet de travaux de confortement par le gouverneur d'Oran, sous l'occupation espagnole en 1734. Celle-ci est située à l'entrée de la rue des jardins au quartier de Sidi El Houari. Selon des récits historiques, le Bey d'Oran Mohamed El Kebir aurait, après sa voctoire, négocié avec les occupants espagnols et sans consultation du pacha d'Alger, la préservation de ces tunnels. La colonisateur français avait plus tard utilisé une partie de cette entrée en tant qu'espace d'entraînement des troupes de fanfare. Ce site recèle des bassins d'eau douce réalisés par les Espagnols. L'eau provenait de sources se trouvant à l'intérieur, alimentant le bassin du ravin de Ras El Aïn, par le biais d'une conduite exploitée également par les habitants et les argiculteurs. L'office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés d'Oran s'attelle en outre à la concrétisation d'une opération similaire pour l'ouverture des tunnels menant au Palais du Bey et reliés aux autres tunnels de l'époque de la colonisation espagnole.