La violence, fatalité de l'histoire ou fléau contemporain, est le thème qui a fait l'objet d'un débat riche en enseignements, lors d'un séminaire national organisé récemment par l'Association à caractère médical « Ibn-Sina » au niveau de l'annexe de l'université de Blida (ex-Criaa). Cette problématique a été traitée dans ses dimensions psychologique, psychiatrique, sociologique et économique ainsi qu'à travers le rôle des médias, des médecins, des psychosociologues et des intervenants dans la lutte contre la violence (gendarmerie et police). La violence qui se manifeste par l'agression physique, l'agression verbale et l'agression armée est en effet d'actualité. Dans ce contexte, les participants ont indiqué que la psychologie considère l'agression comme la réaction première à la frustration. La psychiatrie résume, quant à elle, la violence comme une pulsion originelle rattachée aux pulsions d'autoconservation et de vie. Les théories sociologiques associent la violence aux organisations sociales et politiques. L'aspect économique, estiment en outre les intervenants, est souvent prépondérant dans le déclenchement de la violence, en raison des inégalités sociales avec, d'un côté, une minorité qui s'évertue à défendre et sauver des fortunes parfois mal acquises et d'un autre côté, une majorité qui essaie de lui disputer, par instinct de survie, une part du butin. Le rôle des médias a été aussi abordé sous ses différentes facettes comme déclencheur de la violence en raison du pouvoir considérable qu'il exerce sur les sociétés. La violence à l'encontre des femmes sous différentes formes a également été au centre des débats lors de cette rencontre, où il est relevé que les femmes sont la cible, à tout moment de leur vie, de la violence, que ce soit dans la sphère publique ou dans l'intimité privée. A titre indicatif, ont rappelé les participants, la DGSN a enregistré au cours de l'année passée sur le territoire national, plus de 130 000 actes criminels dont plus de 65 500 affaires ont concerné les atteintes aux personnes et environ 54 000 affaires liées aux atteintes aux biens. En conclusion, les participants ont estimé que pour contrecarrer la violence, il faut, entre autres, que cesse la violence économique qui, trop souvent, interagit avec la généalogie de la violence sociale et cela ne peut se faire sans un Etat fort et sain, c'est-à-dire tout simplement un Etat de droit.