L'émissaire du président américain, Barack Obama, pour le Proche-Orient s'apprête à boucler sa quatrième tournée dans la région. Celle-ci a ce mérite d'esquisser ce qui serait un plan du président américain pour le règlement des conflits dans la région. Un plan qui s'articule sur trois volets au moins : palestinien, syrien et libanais. Encore que dans ce cas, et à entendre George Mitchell, la question ne concerne pas seulement le litige des territoires sous occupation israélienne. C'est ce que l'on peut retenir de ses déclarations, hier à Beyrouth, selon lesquelles les Etats-Unis ne sacrifieront pas les intérêts du Liban dans le cadre de leur recherche d'une paix durable au Proche-Orient. « Le Liban joue un rôle clé au niveau des efforts à long terme pour construire une paix durable et globale et la stabilité au Proche-Orient », a indiqué M. Mitchell à la presse à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre, Fouad Siniora. « Il est clair que nous ne pouvons parvenir à un accord durable aux dépens du Liban et nous aspirons à continuer de travailler avec ce pays en vue de parvenir à cette solution », a ajouté l'émissaire américain pour le Proche-Orient à l'occasion de sa première visite au Liban. A quoi faisait-il allusion ? Beaucoup pensent qu'il pourrait s'agir des centaines de milliers de réfugiés palestiniens vivant dans ce pays, et objet de tous les marchandages et de toutes les pressions. Rien n'est dit clairement, mais c'est l'une des revendications des dirigeants libanais. Le Liban insiste sur le droit au retour des quelque 400 000 réfugiés palestiniens disséminés dans 12 camps sur son territoire et refuse, dans un article de sa Constitution, leur implantation définitive dans le cadre d'un accord de paix globale. M. Mitchell a auparavant rencontré le président de la République, Michel Sleimane, qui a indiqué que le Liban était « prêt à participer à toute conférence internationale consacrée à la paix au Proche-Orient sur la base (...) de l'initiative arabe avec toutes ses clauses, notamment celle qui refuse toute forme d'implantation des réfugiés palestiniens ». L'initiative arabe, lancée par l'Arabie Saoudite, prévoit une normalisation entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, la création d'un Etat palestinien et un règlement « équitable » de la question des réfugiés palestiniens. Il a estimé que sa tournée dans la région, qui l'a mené en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie et en Egypte et qui s'achèvera en Syrie, « montre que le président (Barack Obama) reste sérieusement engagée dans la recherche d'une paix globale au Proche-Orient ». Ces efforts « incluent le soutien à l'établissement le plus tôt possible d'un Etat palestinien comme nation pour le peuple palestinien », a-t-il indiqué, réitérant la position de Washington selon laquelle la solution au conflit israélo-palestinien passe par la création d'un Etat palestinien.