Les protestataires ont fermé, dès la matinée, tous les accès menant vers les salles de cours et les amphithéâtres des principaux blocs du campus (sciences et lettres), ainsi que le campus Tidjani Haddam qui abrite la faculté de droit et des sciences politiques. «Nous réclamons la libération immédiate de notre collègue inculpé suite à l'incident qui s'est produit il y a une semaine à la faculté de droit, car nous estimons qu'il aurait pu bénéficier de la liberté provisoire en attendant sa comparution devant le juge», revendique un agent de sécurité. «Nous ne bénéficions même pas d'une couverture légale et on ne nous assure aucune protection, comment voulez-vous qu'on puisse protéger les autres ?», rétorque un autre. Le mot d'ordre a déjà été donné, et tous les grévistes semblent décidés à ne pas revenir en arrière, malgré les appels à la raison, lancés hier par le rectorat de l'université, lesquels sont restés sans écho, ce qui risque de faire prolonger le mouvement à aujourd'hui. Des milliers d'étudiants ont ainsi été privés de cours, sans parler des contrôles de rattrapage du premier semestre qui n'ont pu se dérouler au niveau de certains départements, fait qui ne manquera pas de provoquer un grand désarroi parmi les enseignants. Conséquence de cet arrêt forcé des cours, de nombreux résidents des cités universitaires ont déjà plié bagage. Pour rappel, les faits remontent au lundi 20 avril où, suite à une violente altercation entre un agent de sécurité et un enseignant vacataire à la faculté de droit, ce dernier déposera plainte auprès du procureur de la République. Cité à comparaître, le mis en cause sera incarcéré pour coups et blessures volontaires.