C'est un axiome national, qui énonce que comme le gaz et le feu, il ne faut jamais mettre ensemble un homme et une femme, sauf s'ils ont 5 ans ou 85 ans. Pourtant, le pèlerinage du hadj est mixte mais les mosquées ne le sont pas. Les cafés non plus, les plages non plus dans leur grande majorité, ou les stades de football. Les bars ne sont pas mixtes, tout comme les salons de coiffure, et dernièrement, un député FLN a demandé à ce que l'on supprime la mixité dans les écoles pendant que les islamistes continuent à demander sa suppression dans tous les secteurs, administrations, hôpitaux et transports. Finalement, la mixité n'a lieu que dans la mer, et au-delà de la limite des eaux territoriales qui définissent l'Algérie. A l'image de ce groupe de harraga intercepté avant-hier au large d'Oran, qui comprenait 28 hommes et 2 jeunes femmes. Les quotas ne sont pas encore bien harmonisés, mais selon le communiqué des gardes-côtes, les 30 émigrants clandestins ont été appréhendés à exactement 18 miles marins de la côte, soit à une trentaine de kilomètres de la terre qui les a fait fuir. Soit encore à une dizaine de kilomètres des eaux territoriales, définies à 12 miles marins, soit à 20 kilomètres de la côte. On ne sait pas si les gardes-côtes ont le droit d'intervenir en dehors de l'Algérie, puisque le groupe des harraga a été pris dans les eaux internationales, donc en dehors de la juridiction algérienne. Mais on sait déjà qu'à plus de 20 kilomètres, au-delà de l'Algérie physique, politique, terrestre et territoriale, les Algériens et les Algériennes retrouvent la mixité et montrent une volonté de vivre ensemble, même serrés à 30 dans une barque. L'histoire se termine ici, le groupe a été arrêté, il va être jugé et mis en prison pour tentative d'exil clandestin. Heureusement pour les deux jeunes femmes, les prisons algériennes ne sont pas mixtes.