Des experts et des économistes des cinq pays magrébins ont décidé de créer un espace de concertation dénommé Maghreb Plus (Association maghrébine pour la promotion des relations économiques et financières). Elle sera créée à Alger et les membres de son bureau seront installés le 23 juin prochain, à l'issue des travaux de l'université d'été de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC). Lors d'un point de presse tenu hier à Alger, le président de la CCFC, Karim Mahmoudi, a estimé qu'il est temps d'œuvrer concrètement pour l'intégration économique maghrébine qui demeure, selon lui, un simple slogan des politiques. L'association Maghreb Plus, qui devrait regrouper des experts et des économistes des pays maghrébins, constituera un espace d'échange et de concertation autour d'une meilleure intégration économique maghrébine, explique le président de la CCFC. « Actuellement, le Maghreb manque d'une approche politique et économique capable de redynamiser le processus d'intégration qui s'avère être inévitable », fera comprendre M. Mahmoudi. « Nous militons pour qu'il y ait des rapports normalisés entre les pays du Maghreb », a-t-il ajouté, estimant que la question de la fermeture de la frontière algéro-marocaine « mérite une discussion responsable et objective en tenant compte des intérêts des deux pays voisins ». Selon le conférencier, les pays du Maghreb ont commis déjà un impair de taille lors de leurs négociations avec l'Union européenne. « On aurait pu aller négocier en rangs serrés et en tant qu'entité maghrébine », a-t-il laissé entendre. L'université d'été de la CCFC, prévue les 21, 22 et 23 juin à Alger, est consacrée d'ailleurs exclusivement à la question de « l'intégration économique maghrébine ». Une trentaine d'experts et économistes, dont 14 étrangers, prendront part aux travaux de l'université d'été de la CCFC. Des ambassadeurs de plusieurs pays sont également conviés afin d'expliquer l'expérience de leurs pays dans la création d'un ensemble économique régional. A l'ordre du jour de cet événement figurent des discussions autour de « la crise internationale et son impact sur les économies des pays du Maghreb », de « la sécurité alimentaire » et de « la politique intégrée de l'eau ». Il sera question également de débattre du « rôle des médias dans le développement régional », du « rôle des femmes », de « l'expertise et la formation » ainsi que de « la normalisation de l'espace maghrébin », détaille M. Mahmoudi.