Les économistes maghrébins ont désormais leur association qui secouera certainement les politiques. L'Association maghrébine pour la promotion des relations économiques et financières (Maghreb+) a été créée avant-hier à l'initiative de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité. C'est à l'hôtel El-Biar d'Alger que les structures de l'association ont été installées en présence de Karim Mahmoudi, président de la Confédération qui préside aussi la nouvelle association. 15 experts et économistes des cinq pays maghrébins ont décidé de créer cet espace de concertation pour témoigner de la volonté des membres de la société civile de contribuer à l'édification du Maghreb arabe. La Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité a exploité l'opportunité de la tenue de son université d'été pour annoncer la création de cette association au sein de laquelle on trouve même un observateur venu du Canada, Gilles Cloutier et a qui a été confié le poste de chargé du dossier des relations extérieures. La commission stratégie et prospective a été confiée à l'économiste Abdelhak Lamiri. Cette commission aura fort à faire pour que l'association qui n'est encore qu'un espace d'échange et de concertation soit capable de mener une réflexion autour du thème de l'intégration économique maghrébine. Selon Mahmoudi, il y a visiblement un manque d'une approche politique et économique capable de redynamiser le processus d'intégration qui s'avère inévitable. Surtout en temps de crise pourrait-on ajouter. L'ordre du jour de l'université d'été a d'ailleurs inclus des discussions autour de la crise financière internationale et son impact sur les économies des pays du Maghreb. Une déclaration a été adoptée dans laquelle il est fait appel «aux hommes politiques et aux différents acteurs de la vie publique de transcender les contingences du moment pour se projeter dans un avenir commun». Un appel est aussi lancé à d'autres personnes convaincues de la nécessité du rassemblement maghrébin de se joindre à l'association et pas seulement des membres algériens. D'ailleurs, la composition du premier noyau de cette association non gouvernementale est témoin de la diversité puisque les représentants des cinq pays sont tous chargés de missions précises. Les initiateurs de cette association pensent que les frontières entre les pays voisins n'ont plus de raison d'être. Ce ne sera qu'en dépassant cette étape que le échanges économiques peuvent se développer. Actuellement, les spécialistes estiment que le volume global des échanges entre les Etats membres ne dépasse pas 3%. Une harmonisation des législations financières, fiscales et sociales et la suppression des barrières non douanières et des obstacles administratifs devraient ainsi être supprimées. Cette suggestion a été faite sienne par Mahmoudi lorsqu'il avait déjà annoncé les objectifs de cette nouvelle association. A souligner enfin que la Confédération des cadres de la finance a aussi honoré certains journalistes à l'image de feu Mohand Saou qui a longtemps exercé au sein de la rédaction de la Chaîne III. Une distinction lui a été décernée à titre posthume.