Coutumières au niveau des bureaux de poste des chefs-lieux de daïra, les pénuries de liquidités frisent la crise maintenant que même ceux du chef-lieu de wilaya sont en manque. En effet depuis plus de dix jours, les bureaux de poste n'arrivent plus à satisfaire les besoins, la tension est telle qu'outre les désagréments causés aux ménages, les commerçants et prestataires de service se trouvent lourdement pénalisés. Contacté par téléphone, le coordinateur d'Algérie Poste affirme pour sa part que « cet état de fait dure depuis l'Aïd et est à lier au retard d'approvisionnement par la Banque d'Algérie (...) retard aggravé par les perturbations du trafic routier », souligne-t-il. Selon ce même responsable, « des dispositions ont été prises, les autorités ont été avisées à temps, les recettes (versements) qui représentent à peine 1 % des besoins ne peuvent couvrir la demande », ajoute-t-il. Trop habitués aux désagréments causés par les pannes d'électricité et du système informatique, des centaines d'usagers s'agglutinent devant les guichets comme à la loterie dans l'espoir d'hypothétiques versements. A Aflou, deuxième commune de la wilaya, en raison de l'état de chantier et des travaux de réfection en cours depuis plusieurs mois, la poste est pratiquement fermée. Les travailleurs n'arrivent plus à contenir la pression, contraints d'exercer dans des conditions lamentables ; un réduit poussiéreux d'à peine 20 m2, mal équipé, mal aéré tient lieu de bureau en attendant la fin du chantier. Pour leur part, les usagers, pour honorer leurs dettes, factures et dépenses occasionnées par un hiver rigoureux, n'hésitent pas à faire des déplacements de plus de 200 km par bus entiers vers d'autres wilayas pour pouvoir toucher des salaires qui ne suffisent plus.