Selon les saisons, la ville de Sidi Ahmed Benyoucef peut être langoureuse ou rebelle, du point de vue climatique s'entend, mais particulièrement enchanteresse grâce à sa position géographique qui a déterminé en grande partie son destin au cours des différentes conquêtes commencées il y a des milliers d'années. Aujourd'hui, les Milianais, du moins ceux qui animent la cité, s'accrochent, bon an, mal an, à tout ce qui les renvoie à ce passé, notamment par la commémoration des fêtes nationales et locales. Ces derniers jours, les préparatifs vont bon train pour célébrer une tradition incontournable dans le calendrier des événements de la région, il s'agit du Rekb de Miliana qui débutera après-demain mercredi. Pour rappel, le Rekb est le rendez-vous des Milianais avec des centaines de pèlerins venus de plusieurs régions du pays qui entameront leur longue procession à partir de la ville de Mousselmoune dans la wilaya de Tipaza pour se retrouver dans l'enceinte du mausolée de Sidi Ahmed Benyoucef comme le veut la tradition de la tribu berbère des Beni Farh. L'événement coïncide avec les festivités commémorant le 68e anniversaire de la mort du chahid Mohamed Bouras, fondateur du mouvement scout. Cependant, beaucoup de Milianais ont les yeux braqués sur leur quotidien fait pour un grand nombre de jeunes de précarité en l'absence de perspectives d'emploi et de projets d'investissements d'envergure, une situation qui favorise l'oisiveté et tous les maux qu'elle peut engendrer. Pour juguler le malaise des jeunes, on se tourne vers le commerce informel encouragé par l'absence de marchés de proximité, une solution qui ne fait pas toujours l'unanimité. Les quartiers périphériques en quête de réhabilitation Les quartiers périphériques situés à l'ouest de Miliana, à l'image du quartier Qorqah ou Oued Rihane, où est concentrée une population relativement importante, continuent à souffrir de plusieurs déficits même si des améliorations des conditions de vie sont enregistrées. A Oued Rihane, des familles ont bénéficié de l'aide à l'habitat rural mais leurs habitations semblent ne vouloir jamais connaître les dernières finitions et notre regard se porte en permanence sur le parpaing et les briques amoncelés devant les maisons. Ici, tous n'ont pas bénéficié de cette aide, à l'instar de cette famille qui s'est installée dans l'ancienne école des mines fortement endommagée durant les années de terreur. Une autre famille habite toujours aux abords d'un oued en dépit des crues menaçantes, et de triste mémoire dans cet ordre d'idée, il y a lieu de signaler que la wilaya de Aïn Defla a bénéficié de 30 millions de centimes pour la protection contre les inondations de plusieurs communes dont celle de Miliana. Signalons en outre, selon des citoyens rencontrés sur les lieux, que beaucoup de jeunes sont confrontés au problème du chômage. L'un d'eux nous fera savoir qu'il n'arrive pas à décrocher un travail malgré ses cinq diplômes obtenus dans les centres de formation professionnelle, d'autres déplorent l'absence de toute infrastructure de loisirs et réclameront l'aménagement d'un terrain de foot. Par ailleurs, nous feront savoir des habitants du même quartier, l'éclairage public est inexistant aux alentours de l'ancienne école des mines, sur la route qui mène à la commune de Ben Allel. «Il faut, dire a encore ajouté la même source, que nous sommes dans une zone qui a beaucoup souffert durant les années de terreur, et de temps en temps on nous signale la présence d'individus armés dans les monts alentour ce qui ajoute à notre inquiétude.» L'autre revendication concerne l'aménagement de structures de drainage (pour évacuer les eaux dévalant des montagnes et éviter leur stagnation qui peuvent engendrer les MTH) ainsi que l'octroi d'une aide à la construction d'une petite mosquée car les habitants se déplacent à des kilomètres pour faire leur prière.