Le choix des traitements est souvent influencé par les contraintes liées aux coûts des produits avancés généralement par des gestionnaires et ceci peut avoir un impact négatif dans l'accès du patient à la meilleure qualité de soins. «Ce qui réduit non seulement l'efficacité du traitement mais aussi la qualité de vie du patient», a-t-on souligné. Les spécialistes n'ont pas manqué de signaler la progression du nombre de cancéreux à travers le monde. Pour l'Algérie, le Pr Bouzid, chef de service d'oncologie au Centre Pierre et Marie Curie, a annoncé que 9000 cas de cancer du sein dont l'âge moyen est de 45 ans ont été détectés au courant de l'année 2009. La prise en charge reste encore, selon lui, très insuffisante. Quelque 80% de ces patientes subissent la chirurgie et un cinquième développe des métastases. Il estime le coût de la prise en charge à 300 000 DA lorsque le cancer est au stade précoce et il est de 6 millions de dinars quand il est au stade final. Une fois que la patiente a subi une intervention chirurgicale, elle nécessitera une chimiothérapie et une radiothérapie. Malheureusement, la chaîne des traitements est interrompue et les rendez-vous sont étalés sur de longs délais. Les malades ont tout le temps de rechuter et de mourir. La mise en place d'un plan cancer est, selon le Pr Bouzid et le Pr Bendib sénologue au CPMC, une priorité nationale. C'est dans le cadre de ce plan que les consensus thérapeutiques peuvent être décidés et assurer l'équité pour l'accès aux soins de tous les malades, a déclaré le Pr Bouzid. Et de préciser qu'il est aussi urgent de faire le dépistage du cancer du sein et ceci reste l'unique moyen pour réduire les dépenses. Interrogés sur les problèmes liés à la prise en charge des cancéreux, notamment en radiothérapie, nos interlocuteurs sont unanimes à dire qu'il y a une mauvaise organisation des soins. Le Pr Djillali, répertorie le nombre de centres anticancers qui devaient être fonctionnels dans le cadre du programme 2007-2009 et ceux programmés pour les années 2009-2010. «Sur les 17 centres et l'Institut national de cancer prévu à Oran, seul un centre est aujourd'hui fonctionnel. Pour la radiothérapie, le Pr Djillali a affirmé que le matériel est disponible au niveau du centre d'Oran mais les manipulateurs font défaut». La préparation de la chimiothérapie qui est faite chez nous par des infirmiers a été un des thèmes longuement débattus lors de cette rencontre. L'intervention du Dr Berhoune, pharmacien assistant à l'hôpital européen Georges Pompidou, a suscité un large débat sur une question encore ignorée dans les centres anticancers. Il s'agit de la préparation centralisée de la chimiothérapie, réglementée en France, qui relève du pharmacien du service.