Constat ■ 45 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année chez nous, dont 15 00 enfants. La moitié de ces derniers en meurt. Au cours d'une conférence- débat organisée par l'association El-Amel à El Moudjahid hier, le professeur Kamel Bouzid, chef de service oncologie au Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), et le professeur Ahmed Bendid ont appelé à mettre en application un plan national de lutte contre le cancer et à l'amélioration du système de santé algérien. Outre cet appel, Kamel Bouzid a suggéré dans son intervention le transfert des patients atteints de cancer à l'étranger, en attendant que l'Algérie se dote de 20 centres anti-cancer et des 57 accélérateurs prévus. Appelant à la révision de la loi sanitaire, il a ensuite demandé l'abolition du service national des médecins du moment qu'il n'a pas eu l'effet escompté. De son côté le professeur Ahmed Bendib, chef de service sénologie au (CPMC), a proposé l'organisation de cycles de formations pour les médecins généralistes dans le domaine du dépistage du cancer du sein. A ce propos il a estimé que les médecins généralistes formés pouvaient être d'une grande aide aux oncologues et sénologues en matière de diagnostic et d'organisation des soins des patients. Concernant le retard des rendez-vous en radiothérapie, le Pr Bendib a fait savoir que ce traitement n'était efficace que trois mois après la détection du cancer et qu'au-delà de cette date cette thérapie devenait inutile, voire nocive. De son côté la présidente de l'association El-Amel Hamida Khettab a regretté le fait que malgré les promesses faites par tous les ministres qui se sont succédé, aucun accélérateur n'ait été mis en place jusqu'à présent. Elle a ensuite ajouté que «les délais de la radiothérapie qui étaient à plus de 7 mois après la chimiothérapie, dépassent aujourd'hui une année». Dans un autre contexte, elle a déploré l'absence de centre de soins palliatifs. En outre l'intervenante a affirmé l'absence totale de prise en charge radiologique des enfants atteints de cancer faute de matériels adaptés aux enfants. Elle a déploré le manque flagrant des programmes de prévention. De son côté l'avocate Fatma Zohra Ben Brahem est intervenue pour aborder les droits des malades. Elle rappelé que l'accès aux soins était un droit fondamental et que les malades devaient porter plainte en cas de manquement du personnel hospitalier à ce droit.