En ce lieu existait déjà une école coranique dirigée par le cheikh Mohamed Ben Youssef. A la mort de ce dernier, son élève Sidi Ali Moussa lui succéda. Sous son égide, l'école prospéra et obtint une dimension importante et une grande influence. On y enseignait la théologie, les mathématiques, les sciences naturelles et autres sciences de la vie. Aussi, elle eut un rôle très important dans le règlement des conflits sociaux et les affaires courantes de l'âarch des Maâtkas. Par ailleurs, durant la période coloniale et ce jusqu'au milieu des années 1960, la gestion de la zaouïa était assurée par les gars d'Izaouiyène (les habitants de la zaouïa) en tant que propriétaires légitimes et naturels. A un moment, ils ont été confrontés à un incident ayant opposé deux membres de la zaouïa ; ce qui amena la wilaya à intervenir pour mettre en place un nouveau mode de gestion (une direction collégiale) où chaque village est représenté par un délégué. Selon une source crédible, «ceci a donné naissance à des dépassements aussi regrettables que condamnables. En 1992, une commission d'enquête est dépêchée sur les lieux et c'est ainsi que les Izaouiyène ont récupéré la gestion de la zaouïa. Par la suite, à la faveur de la nouvelle constitution et pour se conformer aux nouvelles lois, la zaouïa a été structurée en une association religieuse agréée en 1996. Celle-ci a trouvé la latitude de gérer tranquillement les affaires du mausolée. Seulement, en 2006, en voulant renouveler le bureau de l'organisation, la wilaya a bloqué le dossier pour des raisons non encore élucidées». Soudainement, le litige apposant les neuf hameaux de l'arch de Sidi Ali Moussa au village Izaouiyène réapparait. Les neuf villages diffusent une déclaration dans laquelle: «Ils accusent les autorités locales et les services concernés de mutisme, indifférents envers leurs sollicitations. Puis, ils ont traité les gens de la zaouïa de squatteurs et de pervertisseurs des lieux. Enfin, ils ont aussi dénoncé le désir de classifier la zaouïa dans le patrimoine national. Toutefois, ils proposent de garder la vocation première de la zaouïa à savoir une école coranique et ce depuis le IXe siècle…Nous refusons toute action allant dans le contre-sens de la mission de la zaouïa…Pis encore, nous ne voulons pas de l'historique contenu dans le préambule de la classification parce qu'il ne reflète guère les vérités inhérentes à la zaouïa et à la région. Nous demandons la réhabilitation de la zaouïa pour ainsi mettre fin au différend qui oppose les villages de l'arch de Sidi Ali Moussa», lit-on dans la déclaration rendue publique. Les gens d'Izaouiyène réfutent les accusations: «Nous sommes sur notre territoire. Nous ne sommes pas des squatteurs. Nos maisons entourent le mausolée. Vous n'avez qu'à voir autour du mausolée pour vous rendre compte que les tombes du cimetière sont celles de nos aïeux. Que sont devenues les terres et les oliveraies de la zaouïa accaparées par des personnes?» En somme, au lieu de trouver une solution définitive et durable au différend, les deux parties campent sur leurs positions et s'entredéchirent par déclarations interposées. L'arrangement ou le terrain d'entente sur le mode de gestion de la zaouïa ne sera pas pour demain.