Ils insistent sur le statut collectif du mausolée de l'ancêtre des neuf villages du arch. Dans une déclaration rendue publique, les villageois de Maâtkas dénoncent le classement de leur zaouïa comme patrimoine national et mondial pour la protéger et demandent le retour à la gestion collective de ce lieu de culte. Le refus de voir cette institution religieuse faire partie des lieux protégés s'explique, toujours selon les villageois, par le fait que cette procédure risque de la dévier de sa vocation initiale. Les rédacteurs, intransigeants, insistaient quant au statut collectif de ce mausolée de l'ancêtre des neuf villages du arch de Sidi Ali Moussa. Dans le but de mettre fin à ce conflit qui les oppose au comité désigné pour gérer les affaires de cette zaouïa, les villageois font appel à la ministre de la Culture qu'ils estiment être dans le devoir d'intervenir. «Le maintien de la gestion de ce lieu de culte ancestral entre les mains de tous les villages est une condition pour éviter que sa vocation ne soit déviée», estiment-ils dans la même déclaration. C'est pourquoi, les comités de villages contestataires demandent le retour à une gestion collective comme cela a été toujours le cas depuis des siècles. Par ailleurs, les neuf villages écartés de la gestion s'en sont remis également au ministère des Affaires religieuses à qui ils ont adressé une copie de leur déclaration et dans laquelle ils demandent officiellement de confier la gestion de la zaouïa au village d'lzaouien. Car de leur côté, les neuf comités de villages brandissent comme argument la décision du même ministère des Affaires religieuses datant du 11 octobre 1969, leur attribuant les prérogatives de gestion de ladite zaouïa. Cette solution émanant de la tutelle a été en vigueur, jusqu'à l'avènement des années 1990. Dans des conditions spéciales et malgré les efforts des villageois, les autorités, n'ont pas accédé aux demandes successives de renouvellement de l'agrément antérieur. Aujourd'hui donc, comme pour les siècles précédents, le conflit sur la gestion de la zaouïa de Sidi Ali Moussa se pose encore. Du côté des autorités compétentes, des voix assuraient que la décision du classement de ce lieu au patrimoine national et mondial n'influe aucunement sur sa gestion tout autant qu'elle n'apporte rien de nouveau au conflit. Pour l'histoire, la zaouïa de Sidi Ali Moussa a été fondée au XVe siècle par le cheikh Mohammed Ben Youssef. Le mode collectif ancestral, qui a prévalu comme gestion pendant des siècles, semble avoir été rompu pendant la période coloniale, créant des conflits entre les différentes familles de la région. C'est de là que pourraient, vraisemblablement, venir les solutions.