Les tenanciers des bars et cabarets de la Corniche oranaise sont sommés, depuis samedi dernier, par arrêté du wali, de fermer leur commerce à partir de 22h. Cette mesure est tombée comme la foudre sur les propriétaires de ces établissements qui ont crié au «chantage déguisé», au nom d'une «moralisation» mise en sourdine. Organisés en association, l' Acico (Association des commerçants et investisseurs de la Corniche oranaise), ils demandent le gel de cette mesure qui reste, selon eux, «aussi arbitraire qu'intempestive». «La soirée commence à partir de minuit et au-delà. Depuis l'origine, c'est le cas. On ne peut pas par arrêter les habitudes de loisirs, de sorties des Algériens qui sont similaires à celles de toutes les sociétés du monde», relève-t-on des déclarations de plusieurs tenanciers. Côté administration, l'arrêté du wali est motivé par «le non-respect de ces établissements des règlements régissant leur activité», expliquent les autorités locales, daïra et APC. Mardi après-midi, une réunion regroupant le chef de daïra de Aïn El Turck et les associatifs de l'Acico a été organisée pour trouver un terrain d'entente à cet «imbroglio administratif», comme le qualifient les propriétaires des bars. Représentant de l'administration, le chef de daïra de Aïn El Turck est resté attentif aux doléances des représentants de l'Acico qui se sont focalisés sur «l'incongruité de cet arrêté» qui s'est décidé à leur insu et soudainement. «Nous ne sommes pas contre l'assainissement du commerce des débits de boissons et des boîtes de nuit, loin s'en faut», déclare Amar, le représentant de l'Acico. «Cependant, mettre tout le monde dans le même panier est une erreur : obliger tous les établissements, même les plus notoires à fermer à 22h va à l'encontre destin de la Corniche», renchérit-il. Sur un autre registre, un flou entoure la licence 4 autorisant le commerce des boissons alcoolisées. En effet, les clauses de la licence ne précisent nullement la nature de l'établissement, elles autorisent seulement le commerce de l'alcool. En d'autres termes, il n‘y a pas de différence entre un snack-bar, un bar-restaurant, un cabaret ou une discothèque. D'après le propre aveu du porte-parole de l'Acico et élu de l'APC de Aïn El Turck, Amar, «il n'y a pas de différence, il suffit d'avoir une licence 4, autorisant le commerce de l'alcool», note-t-il, avant de relever que «seul le cabaret le Biarritz a un vrai registre du commerce de cabaret. Les cabaretiers et taverniers de la Corniche déclarent vouloir se conformer à des lois exhaustives qui délimitent clairement l'activité d'un bar, une boîte de nuit, un cabaret… mais réfutent, clairement, l'utilité de cet arrêté».