L'inauguration de l'American-corner, jeudi dernier à la Bibliothèque nationale d'El Hamma à Alger, en présence de la ministre de la Culture et de l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, s'est entourée de tous les égards. Ouvert la première fois, dans les années 1990 en Russie, le concept du « coin américain » s'est planté à Alger, alors que plusieurs autres ouvrent simultanément dans plusieurs pays. « Moment culturel exceptionnel... geste noble et historique... un exemple exemplaire... » , le directeur de la BN, Amine Zaoui, a joué du superlatif sur un mode poétique pour rehausser l'événement. Il a destiné l'American-corner à être un moyen de « se libérer de l'image politico-militaire de ce pays, incrustée dans l'esprit des intellectuels ». Se disant « touché » par la présence de la ministre de la Culture à cette cérémonie d'inauguration, l'ambassadeur américain, W. Erdman, a parlé des possibilités d'échanges auxquelles ouvre l'American Corner Algiers (ACA), dirigé par Meriem Messaoud. Doté d'une somme de 38 000 USD, l'ACA loge au troisième niveau de la BN. Une petite surface en couloir, où sont concentrés un téléviseur, deux ordinateurs connectés au net et des lecteurs magnétoscopes et DVD, ainsi que des ouvrages et des supports vidéo et multimédias. La ministre de la Culture a souhaité voir revenir des stars aussi illustres que la défunte Nina Simone qu'elle avait elle-même eu le plaisir de regarder se produire dans la capitale en 1969 à l'occasion de Jeux africains. Soit, ce sera la « princesse new-yorkaise », Norma Djinn, présentée comme diva du gospel et du négro-spiritual, qui donnera deux concerts, le 7 février prochain au Théâtre régional d'Oran, et le 9 au théâtre Mahieddine Bachtarzi à Alger. La projection qui a suivi cette cérémonie d'inauguration a été une biographie institutionnelle politique et sociale des Etats-Unis. L'ACA n'a pas encore produit de programme d'activités. Son installation a pris huit mois de préparation, selon l'ambassadeur américain. Il devrait jouer le rôle d'agence d'activités culturelles auprès de la représentation diplomatique étasunienne en Algérie en collaboration avec la Bibliothèque nationale. Il s'ouvre d'ores et déjà à un public désirant s'instruire des données économiques, géographiques, en littérature, culture et arts des Etats-Unis.