Une note émanant du ministère de l'Education précise l'obligation de faire passer tous les élèves de première année du cycle primaire en deuxième année sans évaluation, à partir de l'année scolaire 2008-2009. Cette instruction est tombée comme un couperet dans le milieu éducatif. « Je me demande si le ministre de l'Education, M. Benbouzid consulte des conseillers dans la prise de décisions concernant le système éducatif de nos élèves et enfants », a attesté Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Ladite note, qui a été adressée aux différentes directions de l'éducation, aux inspections de l'enseignement et de l'éducation nationale ainsi qu'aux directeurs des écoles primaires, stipule que tous les élèves en première année primaire passeront sans évaluation en année supérieure, quelques soient leurs résultats. « Cette instruction a été prise à notre insu, même si, selon les dires du ministre, elle fait l'objet d'une instruction pédagogue et non politique. Le ministre nous a mis devant le fait accompli », regrette Hadj Dellalou, président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves. Même son de cloche du côté des enseignants, dont la plupart ont corrigé les copies d'examen de leurs élèves et même arrêté la liste des admis et des non admis en deuxième année avant de prendre connaissance de cette instruction qui octroie le passage aux élèves quelque soit leur niveau. Un maître d'école s'alarme : « Quel sera le niveau d'un élève en deuxième année qui n'a pas pu assimiler les bases fondamentales du programme ? » Et d'ajouter : « Si l'on se réfère à l'enquête menée récemment dans la partie est d'Alger, concernant les conditions de travail des travailleurs de l'éducation, on comprend mieux les résultats brossant le tableau sombre de la situation des enseignants. Ces derniers sont privés de leurs droits majeurs, dont la participation dans la prise de décisions concernant le système éducatif », a-t-il déploré.