Ainsi, selon lui, des centaines d'Algériens comptent parmi les 75% de personnes arrivées clandestinement par la voie maritime dans ce pays et qui ont déposé une demande d'asile. 50% d'entre elles se sont vu octroyer le statut de réfugié ou une protection pour d'autres raisons humanitaires. Tout en reconnaissant que le HCR demeure conscient de la pression que font peser les migrations irrégulières sur l'Italie et d'autres Etats membres de l'Union européenne, le responsable onusien considère, toutefois, que des principes fondamentaux sont en jeu et que ceux-ci doivent servir de guide dans la réponse à de tels mouvements migratoires. S'appuyant sur les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme, il ajoutera que «la charte des droits fondamentaux de l'UE garantit le droit de demander l'asile pour motif de persécution et que le principe du droit international coutumier de non refoulement exclut le renvoi vers des situations où la vie ou la liberté d'une personne pourraient être compromises». Le défenseur des droits des exilés en Algérie rappelle que la garantie de l'asile demeure une responsabilité des Etats et que les activités du HCR ne peuvent pas être un substitut à ces responsabilités. Interrogé sur les raisons de l'intérêt que porte son agence à la question de l'immigration clandestine, il a tenu à préciser que «justement, plusieurs de nos partenaires s'interrogent sur les raisons de l'implication du HCR dans ce phénomène. Il faut savoir que les demandeurs d'asile et les migrants utilisent les mêmes routes, les mêmes modes opératoires et les mêmes moyens pour échapper à une réalité politique, économique ou à des conflits. Aussi, ils passent par des réseaux de passeurs et des trafiquants de personnes. Les migrants économiques et politiques arrivent dans les mêmes groupes. Le HCR s'occupe par la suite de ceux qui s'adressent à lui pour demander le statut de réfugié. Nous étudions les cas mais à 90%, ces demandes sont rejetées parce qu'il s'avère que ce sont en réalité des réfugiés économiques et non politiques. Donc nous sommes directement ou indirectement concernés». Pour ce qui est des harraga algériens, poursuit-il, une fois arrivés en Europe, la plupart d'entre eux demandent l'asile, particulièrement en Italie, en France ou en Espagne. Le HCR intervient pour appuyer leur demande si leur éligibilité est prouvée. Mais, toujours selon lui, c'est en France par exemple que le HCR a son mot à dire dans la prise de décision. Dans le monde, l'agence humanitaire des Nations unies a jusque-là officiellement dénombré 739 986 demandeurs d'asile en attente d'une décision. En somme, conclut Pablo Mateu, à l'heure actuelle, environ 40 millions de personnes ont été déracinées et forcées à quitter leurs foyers. Plus du quart d'entre eux ont fui la guerre, les violations des droits de l'homme et les persécutions.