Une moyenne de 800 demandes d'asile émanant de migrants subsahariens est annuellement déposée auprès de la délégation en Algérie du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Après étude approfondie, note Pablo Mateu, il s'avère souvent que 95% d'entre elles ne sont pas justifiées donc rejetées. « La quasi-totalité des migrants subsahariens sont en réalité des migrants économiques. C'est la raison pour laquelle leurs demandes d'asile politique sont rejetées par notre agence », précise-t-il. Un constat que partagent nos officiels dans un rapport présenté en 2008 devant les instances du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants, un organe relevant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Dans ce rapport, ils ont indiqué que « ces dernières années, nombre de migrants économiques ont tenté de détourner la procédure de demande d'asile en vue de contourner les dispositions réglementaires en matière d'entrée et de séjour en Algérie ». Cette tendance à faire l'amalgame entre les véritables demandeurs d'asile et les migrants clandestins est rejetée par l'Algérie et le HCR, note le délégué onusien. Toutefois, vu le nombre de migrants clandestins issus de l'Afrique subsaharienne annuellement interceptés par les autorités nationales – plus de 7000–, il ressort que seulement près de 10% d'entre eux s'adressent au HCR pour prétendre au statut de réfugié.