La hausse continue que connaît depuis quelques mois le prix du ciment, à l'instar d'autres matériaux de construction, est devenue un sérieux obstacle pour la réalisation des différents programmes de construction de logements dans la wilaya de Tissemsilt. Les surprenantes augmentations que connaissent, ces derniers temps, les prix des matériaux de construction se répercutent négativement sur les réalisations. Le secteur du bâtiment traverse une nouvelle crise induite, comme à l'accoutumée, par le renchérissement des prix des matériaux de construction. Les constructeurs ne savent plus quoi faire. Après la hausse du ciment, cédé actuellement entre 800 et 860 DA le sac de 50 kg auprès des revendeurs de matériaux de construction, le ciment voit son prix atteindre un niveau jamais égalé auparavant, au grand dam de ceux qui en ont besoin. Quant aux chantiers, c'est la déception totale au niveau des entreprises du bâtiment contraintes de ralentir le rythme de travail, à défaut de forcer leurs ouvriers au chômage technique. Les différents projets de construction, tous types confondus, connaissent d'importants retards. Lancés sur plusieurs étapes, ils sont, pour la plupart bloqués, par le manque de ciment vraisemblablement planifiée par un réseau mafieux. Cette pénurie persistante du ciment dans la région centre/ouest du pays est la plus grave jamais vécue. Signalons que pour l'exercice 2008, l'ECDE de Chlef impose à sa clientèle, en particulier les revendeurs en gros des matériaux de construction, les fabricants utilisateurs de ciment et les producteurs de béton, un cahier des charges par lequel elle exige le dépôt d'une avance commerciale de 10% sur le programme annuel et la déclaration des moyens de transport devant servir à l'enlèvement de la marchandise. Ces dispositions interviennent curieusement à un moment où la direction de l'usine, qui s'enorgueillit d'avoir doublé la capacité de production de ciment, qui est passée de 1 000 000 t/an à 2 000 000 t/an, à la faveur d'un plan de réhabilitation des installations techniques. Sachant que l'ECDE de Chlef couvre neuf wilayas et sa production annuelle dépasse 2,2 millions de tonnes dont 1 million de tonnes est réservé aux entreprises de réalisation et 1,4 million de tonnes pour les commerçants de gros au nombre de 1 199. Pour rappel, le sac de ciment de 50 kg est cédé par l'usine à 225,50 DA sur la marché. Au niveau de l'Entreprise du ciment et dérivés (ECDE), par contre, les prix pratiqués depuis cinq ans n'ont pas bougé, selon une source de l'entreprise. Le sac de 50 kg est toujours vendu à 225,50 DA au niveau du complexe mais au niveau de ses points de vente installés dans certaines wilayas, les tarifs ont subi une augmentation à la faveur des nouvelles marges imposées par le gouvernement. Celles-ci englobent également les frais de transport et de manutention. “Dans tous les cas, le prix du sac ne dépassera pas les 310 DA”, alors qu'il a atteint ces derniers temps 860 DA. Le produit fait l'objet d'une spéculation outrancière, à telle enseigne que les prix, inaccessibles, qui ont connu une hausse vertigineuse, n'arrangent guère les affaires des entreprises de réalisation. Si aucune mesure n'est prise, de nombreux projets seront gelés et des centaines d'emplois menacés. Le constat est le même sur tout le territoire national. À l'est, au centre et à l'ouest du pays, les citoyens et les entrepreneurs se plaignent de cette flambée des prix. Ils s'interrogent sur les raisons d'une telle surenchère. À Tissemsilt, selon les entrepreneurs, le sac de ciment est vendu à 860 DA. Il y a un manque flagrant de ce matériau dans cette wilaya, où les spéculateurs dictent leur loi. Mais le prix est doublé chez les détaillants (800 à 860 DA). Le dispositif de contrôle mis en place par le gouvernement, en 2008, ne semble pas fonctionner. Sinon, comment est-on retombé dans la même situation que celle de l'année dernière ? Le marché des matériaux de construction a connu, faut-il le rappeler, au début de l'année 2008 ainsi qu'en 2009 une situation similaire à celle d'aujourd'hui. Le gouvernement avait décidé alors d'instaurer des mécanismes de régulation pour mettre un terme à la spéculation. En plus du plafonnement des marges bénéficiaires de chacun des intervenants sur ce marché, l'exécutif voulait imposer “un contrôle strict” en menaçant de représailles tous les contrevenants. Mais rien n'a été fait, semble-t-il, sur ce plan.