«L'eau coule rarement dans nos robinets», dira Hamid, un habitant du village. «Non seulement ce liquide est rare, mais sa qualité est mauvaise. L'eau est impropre à la consommation», confie encore ce villageois. Le réseau d'AEP du village est vétuste. Il a été réalisé en 1987, et depuis il n'a jamais été rénové. Le village est alimenté à partir de la chaîne de distribution de Oued Djenane à Souk El Had. Souvent, on enregistre des pannes régulières des pompes, et l'intervention des services compétents pour les réparations se fait toujours en retard. Par conséquent, plus de 80% des villageois n'accèdent pas facilement à ce liquide vital. Ils s'approvisionnent par des citernes qu'ils payent 1200 DA l'unité. Cette situation a lourdement pénalisé les petites bourses. L'assainissement est un autre objet de plainte des habitants. Le réseau y est vieux de plus de vingt ans et ne touche pas toutes les habitations. Les nouvelles habitations, de ce fait ne sont toujours pas branchées. Un budget de deux millions de dinars a été débloqué pour une tranche de l'assainissement du village. «On nous a promis de toucher à tout le village, mais avec cette somme dérisoire beaucoup de foyers ne seront pas raccordés», nous explique notre interlocuteur. L'école de la localité est dans un état déplorable. En hiver les potaches passent des heures sans chauffage malgré le rude climat de la région. Les d'équipements de l'établissement datent des années 1980, et ils n'ont pas été renouvelés. Une situation jugée par les villageois d'intolérable. Côté jeunesse et culture, Tizi N'lvir ne dispose d'aucune infrastructure. L'unique terrain de proximité qui y existe est dégradé. C'est en outre un cas litigieux. Mais «cette question sera résolue dans les plus brefs délais», promettent les responsables locaux. Les associations du village sont dans l'embarras en raison de l'absence d'un espace de rencontres. Elles ne disposent pas de locaux. Le chômage frappe de plein fouet la frange juvénile dans toute la commune. «Nous n'avons aucune possibilité de travailler. Il n'y a dans notre commune ni usine, ni agriculture, ni aucune autre forme d'investissement permettant de créer des postes d'emploi», se désole Amar, un jeune de la cité des 28 Logements. Pour Amar, seul le travail de la terre permet de «limiter les dégâts». Les villageois se plaignent par ailleurs du retard mis dans le raccordement de leur localité au réseau de téléphonie fixe. Tous ces problèmes ont poussé les citoyens de ce village à exprimer, à maintes reprises, leur colère en se rassemblant devant le siège de l'APC de Chaâbet El Ameur.