Le village Amar Asefla, à la lisière du mont Sidi Youcef, à l'ouest de Chaâbet El Ameur, reste frappé d'enclavement. La route qui relie leur localité au chef-lieu communal est délabrée. En dépit de son revêtement depuis trois ans, ses usagers rencontrent d'énormes difficultés pour éviter les nids-de-poule dont elle est parsemée. « Les concepteurs du tracé de cette route n'ont pas tenu compte des glissements de terrain qui caractérisent la région », nous dira un habitant du village. Le village est quasiment dépourvu d'infrastructures de base. Son unique salle de soins est fermée depuis plus de 20 ans. « Elle a été fermée à cause de la situation sécuritaire qui prévalait à l'époque, et les autorités locales avancent toujours cet argument pour ne pas la rouvrir », nous a déclaré un autre villageois. Pour se faire soigner, les villageois vont jusqu'à la polyclinique de la ville. « Pour une simple consultation, nous sommes contraints de nous déplacer au centre-ville, c'est un vrai calvaire, surtout pour les personnes âgées », déplore notre interlocuteur. De leur part, les élèves de l'école primaire Khelfouni Ali, évoluent dans des conditions difficiles, notamment en hiver. Cet établissement est composé de trois salles dotées d'équipements anciens. En raison de ce déficit, l'on a été dans l'obligation de scolariser les autres élèves à l'école de Tizi N'Lvir. « Nos enfants font un parcours de combattant et l'APC n'a pas mis à leur disposition des bus de ramassage scolaire », déplore un parent d'élève. Les élèves continuent à faire face au problème de cantine scolaire. Ils prennent des repas froids. La rigueur de l'hiver a accentué la précarité des villageois. Le relief montagneux de la région a aggravé son isolement. Les habitants sont frappés de plein fouet par une crise d'eau intenable. Cette pénurie s'accentue en été. Le village n'est toujours pas raccordé au réseau d'AEP. Amar Asefla est dépourvu d'un réseau d'assainissement, ses habitants continuent à utiliser des fosses malgré tous les dangers qui en découlent. Et le village a connu un exode massif à cause du terrorisme.