C'est une décision grave qu'ont prise les autorités centrales qui ont transféré, depuis une semaine, le nouvel autorail Chlef-Oran sur la ligne Tlemcen-Maghnia et procédé à son remplacement par un ancien train de type omnibus. On impute cette décision au ministre des Transports, Amar Tou, qui a, selon des sources très au fait de ce dossier, ordonné ce transfert lors de la visite qu'il avait effectuée récemment dans la wilaya de Tlemcen. « Dès le lendemain, c'est-à-dire vendredi 13 juin, ordre a été donné à la direction générale de la SNTF de délocaliser le nouvel autorail et de l'orienter sur la wilaya de Tlemcen, sans aucun préavis ni information des cheminots et des usagers », nous a indiqué hier une source sûre. Les passagers de ce moyen de transport ont été désagréablement surpris par la nouvelle et ne cachent pas leur colère. « C'est scandaleux, on nous considère comme des citoyens de seconde zone qui n'ont pas droit à la modernité. Comment peut-on oser déposséder toute une région d'un train qui a été mis en service pour cette partie de l'Ouest par le président Abdelaziz Bouteflika en mars dernier à partir d'Oran ? », s'insurgent des femmes et des personnes âgées rencontrées devant la gare ferroviaire de Chlef. Elles interpellent le premier magistrat du pays pour l'annulation de la mesure du ministre en charge du secteur et pour le retour de l'autorail qui desservait pas moins de quatre wilayas, Chlef, Relizane, Mascara et Oran. De même, les usagers dénoncent la politique du deux poids, deux mesures appliquée en matière de prix des places sur les trains de banlieues et l'autorail. Si les tarifs ont été ramenés à 100 DA au lieu de 180 DA sur la ligne El Affroun-Alger, ils n'ont subi en revanche aucune réduction sur la desserte Alger-Chlef, puisqu'ils sont maintenus à 550 DA, au lieu de 300 DA précédemment, relèvent-ils encore.