« La visite du président Bouteflika en automne en France devrait aboutir à la révision de l'accord bilatéral franco-algérien », aurait affirmé le directeur de cabinet du secrétaire d'Etat à la Défense et aux anciens combattants, Jean-Marie Bockel, aux représentants des travailleurs sans papiers algériens qu'il a reçus jeudi après-midi. Jean-Claude Amara, responsable de Droits Devant a indiqué qu'« il y aura des évolutions par rapport à ce dossier dans les temps prochains ». Paris. De notre correspondante Des travailleurs sans papiers algériens auxquels se sont joints d'autres « sans- papiers », descendants d'anciens combattants des colonies, ont marqué à leur manière la commémoration de l'appel du 18 juin. Rassemblés, jeudi dernier, devant le secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants, avec le soutien des associations Droits Devant, la coordination des sans-papiers du 93 et l'Association des travailleurs maghrébins en France, ils ont réclamé leur régularisation « au nom de la justice et en mémoire de leurs ancêtres, tirailleurs algériens, morts pour la France ». « Hier chair à canon, aujourd'hui chair à patrons », « hier colonisés, aujourd'hui exploités, demain régularisés », ont clamé ces hommes et ces femmes qui ne demandent « que des papiers pour vivre dans la dignité ». Plusieurs d'entre eux brandissaient les états de service de leurs pères ou grands-pères ayant combattu ou morts pour la France. Alors qu'est commémoré l'appel à la résistance, lancé le 18 juin 1940 contre l'occupant nazi, « pour laquelle tombèrent en Italie, en Tunisie, en Corse, en Provence, en Alsace, dans les Vosges… des milliers de ces tirailleurs africains, notamment algériens », que « durant les guerres de 14-18 et de 39-45, ces sacrifiés de l'ordre colonial ont versé leur sang pour défendre la France… et leur sueur pour la reconstruire dans les décombres de l'après-guerre », leurs petits-enfants, des sans-papiers vivant et travaillant en France, réclament « au nom de la justice historique, de l'égalité des droits et de la mémoire », que le gouvernement français « qui fait une lecture arbitraire de l'accord franco-algérien de 1968, régularise les travailleurs (ses)sans papiers algérien(ne)s ». C'est le message qu'ont voulu porter à qui de droit les manifestants. Cette action s'inscrit dans la continuité de la campagne lancée, il y a plusieurs mois, afin d'exiger la régularisation de ces milliers de travailleurs sans papiers algériens, « victimes de la discrimination du gouvernement français », affirment ses initiateurs. En vertu de l'accord bilatéral algéro-français de 1968, modifié en 1995 et 2001, les Algériens sont exclus de l'article 40 de la loi Hortefeux de novembre 2007 et de la circulaire du 7 janvier 2008 de régularisation au cas par cas de travailleurs sans papiers.