Avec 42 599 demandes d'asile dont 35 404 premières demandes, la France est quantitativement le premier pays d'accueil en Europe et le troisième dans le monde. Relativement à leurs populations, c'est Malte et Chypre qui arrivent en tête avec respectivement 6,35 et 4,37 demandeurs d'asile pour mille habitants, la moyenne européenne se situant à 0,48, et la France à 0,65. Les trois principales portes d'entrée en Europe (Espagne, Grèce et Pologne) sous-estiment de manière extrêmement préoccupante la demande d'asile. Le nombre de statuts de réfugiés (convention de Genève) reconnus est, lui aussi, extrêmement préoccupant : 24 425 pour l'ensemble de l'Union européenne dont 9 648 par la France, 120 par l'Espagne, 360 par la Grèce, 185 par la Pologne, 7 291 par l'Allemagne, 6 195 par le Royaume-Uni. Le statut de réfugié, selon la Convention de Genève, est aujourd'hui le parent pauvre de la protection, les Etats lui préférant bien souvent la protection subsidiaire. Selon le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR), plus de 67 000 personnes ont rejoint l'Europe par la mer en 2008, dont 38 000 en Italie et à Malte, principalement après avoir transité par le Libye. La grande majorité d'entre elles ont demandé l'asile et beaucoup l'ont obtenu. Mais la solidarité européenne, c'est aussi Calais, où le Royaume-Uni a exporté ses frontières. Pour mémoire, alors que respectivement 281 Afghans et 656 Irakiens ont déposé une demande d'asile en France, 13 497 Afghans et 29 045 Irakiens l'ont fait en Europe. Dans un espace européen marqué par la crise économique et morale et un glissement conservateur encore plus visible depuis l'élection européenne, les cinq années qui viennent seront compliquées. Déjà, le président du Conseil italien relance l'idée de l'externalisation des procédures d'asile notamment en Libye. Par : Source. France Terre d'asile