Ils font face à des problèmes récurrents : l'assainissement, l'état des routes, le réseau AEP et l'éducation entre autres. Cette contrée est assurément délaissée par les autorités locales. De prime abord, le réseau routier desservant les 15 villages est impraticable à la circulation automobile. L'axe routier d'Afir, le chef-lieu, vers Ighil Takdhivin qui s'étale sur 3 km est à l'état de piste. La route la plus délabrée est celle allant d'Afir à Thamadaght Ouzemmour sur une distance de 3 km. Pourtant cette route est revêtue en goudron depuis 1974. Elle a été laissée à l'abandon sans réfection et aménagement. La contrée de Berkouka ne dispose pas d'une route la reliant au chef-lieu de la commune. Un projet d'ouverture d'un chemin qui devra traverser l'oued au niveau du village Tala Meda et Aït Ahmed faciliterait l'accès à la municipalité. Hélas ce projet n'a pas vu le jour alors que les citoyens doivent parcourir plus de 10 kilomètres pour atteindre la ville en passant par Souk El Ténine, la commune voisine. Les contraintes des citoyens ne s'arrêtent pas là. Le réseau d'assainissement n'existe pas dans les 15 villages de la contrée : «Les villages ne sont assainis qu'à 15 %. Les eaux usées coulent à ciel ouvert. Pour cela, les citoyens ont creusé des fosses septiques dans leurs terrains sans aucune norme. Sachant qu'elles sont préjudiciables à la santé publique, à la nature et à l'environnement», dira Mohamed Boudjemaâ un habitant de la région. Sur un autre registre, pour désengorger le chef-lieu de la commune de Maâtkas, des édifices publics ont été érigés. L'agence postale est fermée depuis de nombreuses années pour cause d'insécurité. Aussi, une antenne de la mairie et une unité de soins sont ouvertes. Seulement ces unités souffrent du manque de moyens humains et matériels et sont loin de répondre aux exigences de la population. Aussi, l'éclairage public, récemment réalisé, se trouve déjà défaillant. Dans le secteur de l'éducation, les 15 villages comptent 3 écoles primaires et 1 collège. La répartition des élèves n'est pas proportionnelle. L'école d'Afir est ainsi saturée tandis que les deux autres sont en voie de fermeture pour manque d'effectif. Pour ce qui est du volet jeunesse, les hameaux épars ne disposent d'aucun foyer ou d'un stade susceptibles d'accueillir et d'orienter cette masse juvénile laissée à l'abandon. Le chômage ronge le quotidien de cette catégorie de la société. L'oisiveté de cette frange fait d'elle une proie facile aux fléaux difficiles à endiguer. En somme, devant l'absence totale des autorités, les citoyens s'organisent pour créer un comité commun des 15 villages pour se prendre en charge. En attendant d'être érigés en une commune dans le futur découpage administratif, les habitants de la localité prennent leur mal en patience.