Avec des matériaux sommaires, mais armés de volonté, les jeunes de Rouached ont donné un look retentissant à leur localité. Face à la déliquescence effrénée du cadre de vie urbain, des centaines de jeunes bénévoles de la commune et chef-lieu de daïra de Rouached ont créé une véritable synergie constructive en se lançant dans des actions d'embellissement et de réhabilitation de leur cité. En effet, de nombreux jeunes universitaires, chômeurs et collégiens ont, avec l'aide de l'APC qui a mobilisé ses engins et certains matériaux, tenu le pari d'« humaniser » et de remodeler le visage de leur ville, qui était, dans un passé récent, un vaste bourg hideux où foisonnaient les rejets domestiques, les gravats en tous genres, les chaussées éventrées et les trottoirs déglingués. Pari qui devrait faire pâlir d'envie bon nombre de communes cossues. Si bien que même le wali, en tournée récemment dans la localité en compagnie des 12 chefs de daïras et des 12 P/APC de chefs-lieux de daïras, n'a pas tari d'éloges sur les excellentes actions de relookage, initiées bénévolement par de jeunes citadins qui viennent d'administrer aussi bien aux responsables qu'aux citoyens une magistrale leçon de civisme. Une dizaine de fontaines publiques aménagées avec de la pierre taillée et des matériaux rudimentaires, des carrés de verdure, des jets d'eau, des plants d'arbustes décoratifs, des aménagement biologiques esthétiques ont vu le jour à la place de sites, jusque-là destinés au dépôt d'ordures ménagères. Pareilles réalisations, on en trouve un peu partout, comme aux cités Rabah Boulafrakh, Zitouna, Boutalyatine, Ras El Aïn, Bouhami et beaucoup d'autres quartiers où des bancs de repos, des colonnes en forme d'arc et des jarres ont été érigés devant les accès des immeubles. La petite ville de Rouached et sa périphérie sont encore plus attractifs que jamais avec la remise en l'état, dans le cadre du programme communal de développement (PCD), de l'ensemble des voies et artères, la pose de carrelage, la restauration de l'éclairage public et la réfection totale des trottoirs pour un coût global avoisinant les 200 millions de dinars. La réflexion peu paraître saugrenue, voire exagérée, mais vous aurez beau sillonner de long en large les avenues et les grands ensembles, vous ne trouverez quasiment aucun spectacle choquant du genre entassement des immondices pêle-mêle ou sachets en plastique et emballages balayés au gré des vents soufflants. Sans jeu de mots, c'est là le vrai visage de Rouached ! Un visage désormais rayonnant pour la simple et bonne raison que des citoyens désintéressés, puisant de leur argent de poche et faisant le porte-à-porte, ont décidé de s'investir dans des projets d'utilité publique sans attendre de quiconque…la moindre gratification.