Le Revers du Mépris de Muhend Lmulud Ubeqqa paru cette semaine aux Editions Art'Kange n'est pas seulement une histoire linéaire qui finit comme un conte de fée, ce livre raconte en filigrane des bribes de la révolution algérienne et des fragments de vie dans un village kabyle. Ecrit dans une langue dépouillée, le roman de Lmulud Ubeqqa, enfant d'El Flaye et ancien cadre de l'Education nationale, raconte l'histoire rocambolesque de Ferhat et de sa mère Louisa qui ont vécu à cause d'une méprise une vie de pestiférés et de parias. Issu d'un mariage légitime, célébré et consommé, par mesure de sécurité, en cachette au plus profond de la guerre d'Algérie, Ferhat est venu au monde cent quatre vingt et un jour, soit neuf mois après la mort héroïque de son père. Accusée d'adultère, la mère a failli être égorgée elle et son rejeton par son propre père. Rejetée par son père et par son beau-père, elle sombre dans la déprime et l'aliénation. Traité de fils de la chèvre, Ferhat, de sa première scolarité à son âge adulte, subira toutes sortes de vexations. SNP (sans nom patronymique), aucune famille ne voulait de lui comme gendre. Mais, grâce à un ami d'enfance devenu procureur de la République, une opération test ADN sera rapidement menée et mettra enfin un terme aux péripéties de la veuve et de son fils. A trente cinq ans Ferhat porte enfin le nom de son père. Sa mère, cinquante et un ans, est enfin reconnue comme femme de Chahid. Lmulud Ubeqqa, né en 1951, signe, ici, son premier roman inspiré d'un vrai récit.