Né le 17 juin 1928, il aurait eu 81 ans la semaine dernière, d'où cet appel à la mémoire du grand'artiste. Loin de s'être assoupis depuis la rencontre au village de Taboudoucht en juin 2008, nous poursuivons le travail initié lors de cet événement avec un objectif jamais contrarié : réunir les citoyens et artistes autour des valeurs incarnées par la vie et l'œuvre de M'hamed Issiakhem (et de bien d'autres fondateurs de l'art moderne algérien). Taboudoucht se voulait une étape initiale, la condition nécessaire pour aller plus loin. Il s'agissait de convoquer les admirateurs et les artistes pour savoir si l'art pouvait encore mobiliser et, au fond, affirmer tout haut que le pays n'est pas mort. Cet événement a dépassé les espérances les plus optimistes. Il a montré qu'au-delà de l'intérêt intellectuel, gronde dans le cœur des citoyens et artistes le désir de se réunir autour de valeurs indiscutables, et pour cause, fondatrices de notre culture et de nos arts. Poursuivre même très modestement le combat d'une vie comme celle d'Issiakhem est une affaire trop sérieuse pour souffrir de la moindre approximation ou médiocrité. Nous sommes condamnés à l'exigence et notre objectif n'est pas de promouvoir Issiakhem, car s'il en avait besoin, nous arrêterions tout de suite. Il s'agit de restituer au peuple une part fondamentale de son histoire de l'art et de son histoire tout court. Notre action est claire et a besoin de l'aide de tous. Nous souhaitons rédiger l'histoire complète de ce grand peintre et constituer la mémoire de son œuvre et de son travail par le biais d'une fondation. Nous voulons aussi trouver un lieu (une école des beaux-arts par exemple) capable de prendre en charge cette base documentaire, c'est-à-dire d'en garantir la protection du fonds et l'accès aux chercheurs, aux étudiants, aux artistes et à tout citoyen ou citoyenne. Il s'agit de partager, débattre et réveiller les consciences à travers des témoignages, des écrits et tout document utile à cette démarche. Ce projet serait prolongé par l'organisation de conférences à travers toute l'Algérie pour échanger et créer une dynamique éclairée autour d'Issiakhem et, à travers lui, sur l'art, l'histoire, les œuvres et les artistes. Comme à Taboudoucht, les dons des artistes seront offerts au regard du public. Ces dons appartiennent au Fonds Issiakhem .et seront utilisés pour toute manifestation organisée, en attendant qu'ils trouvent place dans le futur Musée ou Maison Issiakhem. Nous communiquerons la liste des donateurs en instance d'ici la fin 2009. A terme, nous espérons engager les autorités à organiser une grande exposition nationale des œuvres d'Issiakhem pour que nous ne soyons pas que quelques heureux à avoir contemplé ses œuvres. Issiakhem n'appartient ni aux héritiers ni à quelques privilégiés. Il appartient à l'Algérie. Nous invitons tous ceux qui ont compris l'importance de ce travail pour nos générations futures à nous rejoindre. Tout reste à faire et, la perfection n'étant pas de ce monde, faisons de notre mieux. Pour toute information ou contact : [email protected]