L'esplanade de l'Office Riadh El Feth est occupée en partie à l'occasion du Festival international de la littérature de jeunesse, Feliv, qui sera clôturé le 29 juin. Quelques écrivains d'Afrique subsaharienne qui marquent l'actualité culturelle hexagonale, en plus d'auteurs bien de chez nous, ont été invités pour donner des conférences. Jeudi dernier, Salah Guemriche, auteur originaire de Guelma, « fera sensation » avec son dictionnaire des mots français d'origine arabe, paru aux éditions du Seuil. La conférence instruira le public sur des mots dont on ne soupçonnait pas l'origine étymologique. Les livres sont également à l'honneur, mais, comme à chaque salon, les habitués s'accordent à dire que le même problème se pose, « toujours excessifs ». « Les livres, surtout ceux d'importation, sont trop chers ; je ne peux m'en offrir que deux, de petit format. La raison en est le pouvoir d'achat de l'employé algérien. Si l'on nous payait bien, on n'hésiterait pas à en acheter toujours et beaucoup », fait remarquer un homme d'un certain âge qui « négocie » pour acquérir un livre de Naguib Mahfouz, traduit par Sindbad, maison d'édition qui s'efforce à faire connaître la littérature arabe du Levant et du Maghreb. Les nombreuses personnes ne sont toutefois pas venues écouter seulement les quelques conférences organisées au Cénacle, l'espace réservé aux interventions d'auteurs africains, ou acheter des livres. Les familles, qui affluent à chaque fin d'après-midi, occupent les stands réservés aux activités ludiques des enfants. Des ateliers de dessin ont été ouverts : les enfants s'y bousculaient, des pinceaux ou une feuille volante à la main. Charly Malela, artiste peintre et animateur culturel sénégalais, est venu apprendre aux enfants les rudiments du dessin sous l'œil de parents. L'Agora, un théâtre en plein air, a été aménagé à l'entrée de l'esplanade. El Laoulan et Au coin du feu sont les quelques pièces de théâtre et contes qui attirent plusieurs enfants, mais on voit aussi la présence de personnes auxquelles ces spectacles ne sont pas destinés. L'Etusa, qui ne dessert pas ces lieux en retrait de la ville d'El Madania, a été mise à contribution à l'occasion du Feliv. Mais les bus bleus ne transportent que les habitants du centre-ville. Quelques taxis et plusieurs clandestins assurent aussi le transport des visiteurs, dont le nombre n'a pas cessé d'augmenter depuis l'ouverture du festival, le 21 juin. Il n'est pas rare de voir des familles des cités de Diar El Mahçoul, de Diar Essaâda ou d'ailleurs marcher dans les stands éclairés le soir, ou déguster des menus sur les terrasses des établissements de l'Oref qui retrouvent une seconde vie après une longue léthargie.