Fleuron de l'économie nationale, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) est au creux de la vague. Ses dettes détenues par l'Etat sont de l'ordre de 60 milliards de dinars alors que son découvert bancaire est évalué à 42 milliards de dinars, révèle Mokhtar Chahboub, président-directeur général de SNVI. M. Chahboub qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale a reconnu que son entreprise « n'a pas les capacités pour résorber cette dette ». Il appelle clairement les pouvoirs publics au secours. « Il y a un impact financier assez important que seul l'Etat doit prendre en charge. Cet endettement ne peut être épongé que par les pouvoirs publics », estime-t-il, en disant à demi-mot, que l'entreprise risque de disparaître si la situation persiste. Même s'il qualifie de « bouffée d'oxygène » le plan de charge de 21,9 milliards de dinars signé, jeudi dernier, avec le ministère de l'Intérieur, le premier responsable de la SNVI affirme que cette commande peut contribuer à la réduction de l'endettement sans pour autant le résorber complètement. Ce n'est pas le seul souci des responsables de la SNVI ; les parts de marché de l'entreprise s'écroulent aussi. EIles ont régressé de 15% sur un marché de 40 000 véhicules par an alors qu'elles étaient de 40% sur un marché de 6000 véhicules il y a quelques années, a déploré M. Chahboub. « Nos parts de marché se sont érodés parce que notre capacité de production a figé », explique-t-il. Actuellement, la capacité de production de cette entreprise publique est estimée à 5500 véhicules par an. Résultats des courses, la SNVI s'est retrouvée dans l'obligation de tailler dans ses effectifs. Ils sont 6800 travailleurs actuellement à la SNVI, alors qu'ils étaient 13 600 il y a 10 ans, a fait savoir M. Chahboub. Cependant, l'invité de la radio souligne que la commande passée par le département de Zerhouni va permettre la création de 1000 postes d'emploi sur le chantier de la SNVI à Rouiba et 500 autres au niveau des sous-traitants. Interrogé sur une éventuelle privatisation de la SNVI, M. Chahboub annonce plutôt une ouverture du capital. « On est en train de préparer le terrain pour devenir une entreprise économique de développement », note-t-il, en affirmant que son entreprise a déjà contracté, dans le cadre du processus de filialisation, un partenariat avec un carrossier français, BTK, qui détient 60% du capital de la carrosserie de Tiaret, filiale de la SNVI. Sur un autre chapitre, M. Chahboub affirme que la SNVI a besoin d'un plan de redressement interne, d'ailleurs à l'étude pour validation au niveau du ministère de l'Industrie. « Nous avons besoin d'un plan de redressement pour réhabiliter l'outil industriel et rationaliser nos activités », a-t-il plaidé. Par ailleurs, le PDG de la SNVI a souhaité voir l'Etusa revenir à de bons sentiments afin de conclure des contrats de vente de véhicules au lieu de recourir au marché extérieur. La SNVI est liée, pour rappel, par des contrats de production avec de nombreux organismes publics, à savoir les ministères de la Défense nationale, de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Enseignement supérieur. Concernant le circuit de l'exportation, M. Chahboub a soutenu que sa société a exporté pour 90 millions de dollars vers plusieurs pays africains et arabes.